Le billet de 10€ représente un pont ancien, symbole de circulation, d’échange, de communication. Entre la Bosnie Herzégovine et la Croatie, ce symbole est mis à mal.
Le pont ancien de Mostar, Stari Most, en Bosnie Herzégovine, est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité. Il a été construit en 1565 par l’architecte Mimar Hayreddin et a résisté aux séismes et aux guerres jusqu’au 9 novembre 1993. Il fut alors bombardé et détruit par les troupes croates, qui voulaient ainsi empêcher le passage des Bosniaques.
Le pont à été reconstruit de 2002 à 2004 sous l’égide de l’UNESCO. Il attire actuellement des foules de touristes, principalement d’Europe occidentale et de Turquie.
Un autre pont est au cœur des relations compliquées entre la Croatie et la Bosnie Herzégovine. Celle-ci dispose d’un accès à la mer grâce au port de Neum, relié à la mer Adriatique par la baie de Mali Ston. La région de Dubrovnik est ainsi séparée du reste de la Croatie. Le transit par la ville bosnienne de Neum impliquait des formalités douanières à l’entrée en Bosnie, puis à la sortie.
Ce pont, Pont de Pelješac, dont l’architecture ressemble à celle du viaduc de Millau, enjambe donc la baie de Mali Ston. Il a été financé en grande partie par l’Union Européenne. Sa construction a été contestée par les Bosniens, qui ont en particulier exigé et obtenu que le tablier soit surélevé pour permettre le passage de gros navires en provenance de Neum.
Le pont de Mostar a subi la destruction, celui de Pelješac vise l’évitement. Les relations entre ces deux États de l’ex-Yougoslavie restent empreintes d’hostilité.