À Paris, le musée Marmottan Monet présente jusqu’au 22 janvier une belle exposition intitulée « Hodler, Monet, Munch, peindre l’impossible ».
Le Français Claude Monet -1840 – 1926), le Suisse Ferdinand Hodler (1853 – 1918) et le Norvégien Edvard Munch (1863 – 1944) n’ont jamais travaillé ensemble. Ils ne se sont même jamais rencontrés.
Ce sont leurs œuvres que le musée Marmottan Monet a eu l’idée de rassembler autour du thème « peindre l’impossible ». L’impossible, c’est de contempler le soleil en face et d’en faire une toile. C’est de peindre la neige et ses reflets, ou encore la surface d’une masse d’eau en mouvement. Ou encore, de restituer par la peinture la sensation d’une nuit profonde.
Que l’intensité lumineuse soit si forte qu’elle aveugle, ou au contraire si faible qu’elle est à peine perceptible, elle se présente comme un défi pour le peintre, qui aime, comme le photographe, un éclairage moyen et constant. « La peinture est la perception du cerveau à travers le filtre de l’œil », écrivit Munch. C’est en effet à un travail sur l’interaction du cerveau et de l’œil que les trois peintres s’astreignent.
Ils ont pour cela recours au principe des séries. La série de peintures de Monet sur la cathédrale de Rouen à différentes heures de la journée est connue. L’exposition présente ainsi plusieurs soleils de Munch, plusieurs vues de la même montagne par Hodler. En s’attaquant au même sujet de manière répétée, s’ingéniant ainsi à capter le mouvement de la lumière et des choses, les trois artistes parviennent « à la limite de ce que l’œil peut voir de l’éphémère ou de l’impalpable », comme le dit un catalogue de l’exposition.