Ils viennent tous… au cinéma

Les Archives de la Gironde présentent jusqu’au 6 mars 2022 une remarquable exposition  intitulée « Ils y viennent tous… au cinéma, l’essor d’un spectacle populaire (1908 – 1919) ».

 L’exposition est installée dans d’anciens chais voûtés. Plusieurs salles ont été aménagées pour la projection de films réalisés pendant les onze années concernées. Des voûtes sont aussi utilisées comme écrans, ce qui donne au parcours un parfum de poésie.

 « Il fut un temps où le cinéma s’appelait le cinématographe, lit-on dans le livret de l’exposition. À la veille de la Première Guerre mondiale, on parle déjà de cinéma puis le diminutif « ciné » fait son apparition. Une époque où « aller au ciné » était une sortie fréquente, un plaisir intense, une expérience sensible pour un public de plus en plus diversifié. »

« Au début des années 1910, le cinéma devient un véritable phénomène de société. Son expansion donne naissance à une industrie planétaire, avec des usines de fabrication de matériels et de pellicule, des laboratoires, des studios de prise de vues. » Des entreprises se développent, telles Gaumont et Pathé. Apparaissent des stars du grand écran, comme Max Linder, alors que des célébrités du théâtre s’engagent dans ce qu’on appellera le septième art, telle Sarah Bernhardt qui se lance dans l’aventure du cinéma à l’âge de 65 ans.

 On est frappé par la diversité des thèmes : le comique, bien sûr, avec comme personnages favoris des gendarmes rossés comme au Guignol ; mais aussi l’adaptation de grandes œuvres de la littérature, la découverte de pays exotiques, la prévention des maladies ; et bien sûr la propagande au service de l’effort de guerre.

 De nombreuses salles de cinéma sont créées dans les villes : pas moins de 16 en 1907-1908 à Bordeaux. Dans les campagnes, le cinéma forain, développé le long des voies de communication, connaît un grand succès. Les séances durent souvent 3 heures, associant des films de genres différents, parfois des spectacles vivants, toujours animés par un ou plusieurs musiciens.

 On sort de l’exposition étourdi par ces images écloses du passé et empreint de nostalgie.

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