TF1 a récemment diffusé un remarquable documentaire de Stéphane Goussard : « immersion dans une prison de haute sécurité, Vendin le Vieil ».
Achevé de construire en 2014, le centre pénitentiaire de Vendin le Vieil, dans le Pas-de-Calais, compte 22 000 m² et 400 caméras. L’ouverture de toutes les portes est commandée à distance. La maison centrale, l’un des quartiers du centre pénitentiaire, accueille les détenus considérés comme les plus dangereux de France.
Au quartier d’isolement de la maison centrale, les surveillants sont casqués et équipés de bouclier. Ils n’ouvrent la porte d’une cellule qu’après avoir menotté son occupant qui présente ses mains dans une trappe aménagée dans la porte. La priorité affichée par la direction n’est pas la réinsertion, mais la sécurité. Il s’agit de faire rentrer de force dans le rang les récalcitrants.
Plusieurs personnalités émergent dans ce reportage. Le directeur du centre, Vincent Vernet, endosse sans état d’âme son rôle essentiellement répressif. Mais il est le contraire d’un bureaucrate : il se rend au contact des personnes détenues, parle avec eux, tente de les comprendre, de les remettre sur le droit chemin. Dans un dialogue amusant avec un pensionnaire de son établissement, il se félicite que celui-ci ait décidé de « fermer son magasin de téléphones portables » et d’opter pour la stratégie du détenu modèle.
Ce détenu est Christophe, un gros bonnet de la drogue, condamné à 14 ans de prison ferme, surnommé « le Colombien ». Il est devenu « Auxi », et se réjouit de pouvoir quitter sa cellule pour travailler comme homme d’entretien et participer à une formation cuisine.
Le reportage s’intéresse aussi à El Khaled, 28 ans dont déjà 10 années en détention pour meurtre. « Quand tu tues quelqu’un, dit-il, tu te tues aussi un peu toi-même ». Il bénéficie de 3 jours en unité de vie familiale avec sa femme et son petit garçon âgé d’un an, conçu en détention. El Khaled est placé à l’isolement, et cette situation lui convient : il écrit et dessine, et il craint pour sa sécurité s’il était placé en détention avec d’autres détenus.
Enfin, Stéphane Goussard s’intéresse à Mourou, un jeune homme qui a passé cinq ans en prison et va être libéré. Le directeur a tenu à être présent ce jour-là. Il faut dire que l’événement est exceptionnel : il n’y a eu qu’une libération l’année du tournage. Une personne accueille Mourou : il s’agit de Nicolas, son visiteur de prison. Il l’accompagnera aussi hors les murs.