« Jappeloup », film de Christian Duguay dont Guillaume Canet et le cheval Jappeloup sont les personnages principaux, est un bon film familial qui nous plonge dans l’univers des compétitions internationales de jumping.
Nous sommes dans la région bordelaise, au milieu des vignes. Serge Durand (Daniel Auteuil) a créé un centre hippique de haut niveau et rêve de faire de son fils Pierre (Guillaume Canet) un champion international. Il acquiert un cheval noir, trop petit, trop caractériel, mais qui se révèle un sauteur hors pair : Jappeloup.
Pierre est partagé entre son désir de mener sa carrière d’avocat et celui de se plier au désir de son père, qui est au fond aussi le sien, celui de la compétition. Il finit par choisir l’équitation. Jappeloup et lui vont de succès national en succès international jusqu’à une chute humiliante aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1984). Après avoir envisagé de vendre Jappeloup et d’abandonner la compétition, Pierre y renonce et triomphe aux Jeux Olympiques de Séoul (1988) où il fait retentir la Marseillaise.
Le film de Christian Duguay est si plein de bons sentiments, piété filiale, ferveur patriotique, amour des animaux, sens du devoir, qu’il en devient par moments légèrement irritant. Mais ne sont-ce pas aussi les ressorts des films d’Hollywood tels qu’on les aime ? Il faut aussi reconnaître que le personnage principal du film, Pierre Durand, n’a pas le profil lisse d’un héros de western : entêté, arrogant, mais aussi inquiet et peu sûr de lui, ce n’est pas vraiment un homme sympathique. Il sera sauvé par deux femmes, son épouse Nadia (Marina Hands) qui le pousse à ne pas accepter l’échec et à remonter en selle, et l’écuyère de Jappeloup, Raphaëlle (Lou de Laâge), qui lui révèle que le refus d’obstacle du cheval à Los Angeles était dû à un manque de communication entre l’homme et l’animal.
Le film nous fait pénétrer dans le monde du jumping de haut niveau. A la beauté des chevaux et de leurs mouvements correspond un code esthétique rigoureux : tenue stricte des cavaliers, salutations, silence. « Jappeloup » rend bien l’ambiance de ces compétitions ainsi que l’extrême tension des cavaliers, de leurs montures, de leurs proches, des spectateurs et jusqu’aux téléspectateurs les plus éloignés.