Jardins d’Orient

L’Institut du Monde Arabe présente jusqu’au 25 septembre une belle exposition intitulée « jardins d’Orient ».

Le mot français « paradis » est issu d’un vocable perse qui signifiait « jardin ». Au Moyen-Orient, l’eau est une denrée rare. Le comble du bonheur, c’est de vivre dans un jardin qui exalte tous les sens. La fraîcheur et l’humidité détendent la peau. Le bruit des fontaines et le chant des oiseaux flattent l’oreille. Le contraste des couleurs des fleurs et des arbres excite le regard. La fragrance des végétaux imprègne la respiration.

L’exposition « Jardins d’Orient » immerge le visiteur dans ce paradis dont seuls jouissaient les puissants et les riches. Avant d’y accéder, elle montre la lutte au jour le jour des paysans pour irriguer. Dans un film ancien, on voit une fillette en équilibre sur un bras de levier le faire basculer sans cesse pour tirer l’eau d’une rivière et la verser dans un canal d’irrigation : un travail épuisant, un esclavage.

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Interprétation moderne des Jardins d’Orient par Sliman Ismaili Alaoui

Une salle intéressante présente la création de jardins publics haussmanniens par les colonisateurs français dans les grandes cités du Maghreb. Ces jardins s’inscrivaient davantage dans la tradition française qu’orientale, bien qu’ils fussent aussi considérés comme des « jardins d’essai » destinés à l’acclimatation de plantes exotiques. Toutefois, ils constituent aujourd’hui un élément essentiel de la revitalisation du tissu urbain de villes congestionnées.

L’exposition présente des œuvres de peintres et photographes du dix-neuvième siècle à aujourd’hui. Une création du Palestinien Abdul Rahman Katanani est particulièrement émouvante. Elle représente un olivier dont les branches sont des fils de fer barbelés. Une manière de rappeler que la possession de l’eau est un enjeu géopolitique majeur, et que ceux qui en sont dépossédés subissent une violence inhumaine.

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L’olivier, par Abdul Rahman Katani

Sur le parvis de l’Institut a été installé un jardin éphémère conçu par le paysagiste Michel Péna. Selon le site de l’IMA, « cette interprétation contemporaine des jardins d’Orient se veut une invitation ludique et sensorielle à s’imprégner des multiples facettes d’un art millénaire. » Malheureusement, des pans de la façade de l’Institut se sont détachés, transformant ses abords en chantier ; pour comble de malchance, des pelleteuses et des marteaux piqueurs sont à l’œuvre à proximité. L’expérience sensorielle annoncée de révèle fort désagréable.

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Le jardin éphémère

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