Dans « Julie (en 12 chapitres) », le réalisateur norvégien Joachim Trier met en scène une femme de trente ans à la recherche de la vérité sur elle-même. Renate Reinsve a obtenu le prix d’interprétation à Cannes pour le rôle de Julie.
Julie (Renate Reinsve) est vive, brillante, énergique. Elle a commencé des études de médecine avant de se tourner vers la psychologie, puis de choisir le métier de photographe, et peut-être la littérature.
Julie vit avec un homme d’une quinzaine d’années plus âgé qu’elle, Aksel (Anders Danielsen Lie). Ils s’aiment passionnément, mais elle commence à trouver que le timing n’est pas bon. Il est reconnu dans son métier, elle n’en est pas même à ses débuts. Il voudrait un enfant d’elle, elle pense que ce n’est pas encore le moment.
Un jour, pendant qu’il lui prépare un café et qu’elle allume la lumière, elle a une illumination. Aksel est figé. Dans les rues, la vie s’est arrêté, les passants sont immobiles, les véhicules sont à l’arrêt, phares allumés. Elle court rejoindre Elvind (Herbert Nordrum), un homme avec qui elle a flirté aux limites de la fidélité, dans une fête à laquelle elle n’était pas invitée.
De nouveau, le timing n’est pas le bon. Elle commence à écrire des textes qui se remarquent. Il est serveur de café et n’envisage pas d’autre carrière. De nouveau, la question d’avoir un enfant se pose, elle tombe enceinte par accident.
Joachim Trier décrit Julie comme « une jeune femme spontanée, qui croit qu’on peut changer de vie à sa guise et qui recherche ça, puis qui se retrouve un jour confrontée aux limites du temps et à celles de chacun y compris les siennes. Il n’y a pas un nombre infini d’opportunités dans une existence. » Les années passent, la maladie rôde. L’un des douze chapitres du film s’intitule « tout a une fin ».
Deux dialogues entre Julie et Aksel sont bouleversants. Lorsqu’elle lui annonce qu’elle le quitte, c’est un déchirement, pour lui, mais aussi pour elle qui sait qu’elle l’aimera toujours et qu’elle ne vivra peut-être plus jamais une relation aussi forte. Leur dernière rencontre, alors qu’il va quitter la vie, est poignante. Peut-être Julie trouvera-t-elle enfin son équilibre dans le compagnonnage avec un être aimé et disparu ?
« Julie, en 12 chapitres » est un film d’une sensibilité à fleur de peau, qui ne laisse pas le spectateur indemne.