Une passionnante exposition ferme ses portes aujourd’hui au Grand-Palais à Paris : « Kupka, pionnier de l’abstraction ».
Francišek Kupka (1871 – 1957), peintre tchèque établi en région parisienne dès l’âge de 25 ans, a été témoin et acteur des extraordinaires transformations de l’art pictural du début du vingtième siècle à l’après-guerre.
L’exposition met en lumière l’extraordinaire diversité de ses racines intellectuelles. Passionné de spiritisme, son premier vrai travail est celui de médium ; il croit en un monde invisible, vers lequel l’art constitue une passerelle. En parallèle, il est fasciné par les sciences, en particulier la mécanique ondulatoire de la lumière. Il s’intéresse à la problématique de l’espace et à la courbure de l’espace-temps. Il lit des livres d’astronomie. Il observe au microscope.
Il se veut peintre, mais s’avère aussi un dessinateur satirique talentueux, publiant dans des revues libertaires ou anarchistes.
Bien que ne pratiquant pas un instrument, il est captivé par la musique, une forme d’art ne feignant pas d’imiter la nature, totalement autonome dans son dessein de provoquer de l’émotion par des structures et des rythmes.
Le catalogue de l’exposition parle d’une poétique moderne de la couleur. Le but de l’exposition est de comprendre les étapes de la transformation du figuratif à l’abstraction. « La couleur, qui conserve son caractère représentatif dans les premiers portraits parisiens, devient porteuse d’émotions physiques et physiologiques, puis l’instrument du dynamisme, avant de simplifier la peinture en éliminant le sujet, pour régner seule. Ce langage géométrique universel affirme le tableau comme fragment d’un monde d’harmonie où s’abolit la frontière entre le visible et l’invisible. »