La Cathédrale Saint André de Bordeaux

Nous avons eu l’opportunité de visiter la Cathédrale Saint-André de Bordeaux, guidés par une bénévole de l’association « Ars et Fides ».

 « Ars et Fides » est une association qui entend présenter l’art (Ars) dans le contexte de foi (Fides) d’un monument religieux spécifique. Ses bénévoles cherchent à exprimer « l’âme » d’un monument, le mouvement spirituel qui a pris la forme d’œuvres d’art grâce à des techniques architecturales, sculpturales ou picturales.

 Notre guide est une femme du troisième âge qui, mue par son enthousiasme et une énergie peu commune, nous maintient en haleine malgré la froide humidité de la Cathédrale pendant deux bonnes heures. Elle nous explique l’histoire de l’édifice, dont on reconnait le soubassement roman datant du 11ième siècle et les modifications dans le style gothique au cours des trois siècles suivants.

 Notre guide nous mène au fond de l’édifice. Là sont placés, sans aucune mise en valeur, les restes du jubé qui séparait le chœur de la nef. On y admire deux extraordinaires bas-reliefs en marbre sculptés par des artistes italiens de la Renaissance. L’un présente les deux Adam, le premier homme rendu misérable par sa condition de pécheur, et le second Adam, le Christ, qui lui tend une main secourable. Le second représente la découverte par des femmes du tombeau vide au matin de Pâques.  Ce sont des œuvres d’art d’une qualité exceptionnelle. Ce sont aussi des images pédagogiques remplies de symboles qui exprimaient immédiatement, pour des fidèles encore majoritairement illettrés, une vision théologique du monde.

 Notre guide nous conduit ensuite dans une chapelle latérale, celle de Sainte Anne. En réalité, cette chapelle était initialement consacrée à Saint Jacques, patron de la bonne mort. Un liseré noir horizontal traverse les murs de la chapelle et indique sa vocation funéraire. Des fresques médiévales, bien qu’en mauvais état de conservation, revêtent un fort intérêt artistique et spirituel. L’une d’entre elle évoque la mort d’un pieux notable, le transfert de son âme dans un drap porté par Saint Jacques et Saint André, le patron de la Cathédrale, et son arrivée, joyeuse, au Paradis.

 Enfin, nous admirons les chapiteaux de la chapelle du Saint Sacrement. Ils évoquent la naissance de Jésus dans une « mangeoire ». Chacune des images est nourrie de réminiscences de l’Ancien Testament et pointe au dernier repas de Jésus, l’Eucharistie, comme sommet de la révélation.

 Le Christianisme, en affirmant que Dieu s’est totalement investi dans un homme en chair et en os, et qui plus est condamné à une mort atroce et humiliante, est si audacieux qu’on a pu dire qu’il annonce la mort de Dieu. C’est cette audace qu’expriment les œuvres d’art de la Cathédrale Saint André de Bordeaux et qu’une guide d’Ars et Fides a su magnifiquement exprimer.

Cathédrale Saint André : le Christ, Nouvel Adam, touche la main du Vieil Adam

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