Dans son premier film comme réalisatrice, Agnès de Sacy évoque l’intense relation d’amour et de désamour d’un couple qui ne peut ni vivre ensemble, ni se séparer.
En 1992, Cécile (Claire Duburcq) doit, dans le cadre de ses études de cinéma, réaliser un film centré sur ses parents. Il interroge son père, Yves (François Damiens) et sa mère, Ana (Isabelle Carré), sur leur première rencontre.
D’emblée, deux évidences s’imposent. Leur rencontre a été un coup de foudre, ils sont l’un pour l’autre l’amour de leur vie, leur fille Cécile est née d’un grand amour. Mais comment Ana était-elle vêtue ce jour-là ? Impossible de se mettre d’accord.
Réunis par le film de leur fille qui rallume en eux le feu de l’amour, Ana et Yves cherchent à se rapprocher. Il est banquier à Paris, elle est antiquaire dans une maison isolée des Pyrénées orientales. Il cherche des relations homosexuelles sur le Minitel, elle a un amant épisodique et partage son lit avec ses chiens. Il est passionné de musique classique, elle écoute des chansons espagnoles en souvenir de ses origines.
Ils se marient de nouveau, mais la fête tourne au fiasco. Ana hait autant Yves qu’elle l’aime, passionnément. C’est qu’une ombre plane sur celui qui vient de redevenir son mari. Depuis l’adolescence, il a caché son homosexualité. Pour lui, le mensonge est devenu une seconde nature. C’est plus qu’Ana peut supporter.
Le film est porté par trois acteurs excellents, y compris la jeune Claire Duburcq, qui portent à l’écran la violence de sentiments contradictoires. J’ai ressenti un malaise en regardant ce film, sans pouvoir décider s’il venait de l’ambigüité des sentiments dans le film, ou d’une mise en scène que j’ai jugée un peu rigide.