« La forme de l’eau », film de Guillermo del Toro, est sorti vainqueur des Oscars 2018.
Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique originale (Alexandre Desplats), meilleurs décors. C’est peu dire que « La forme de d’eau » a impressionné le jury des Oscars.
C’est justice. Si ce qu’on attend du cinéma, c’est d’emporter le spectateur dans un autre monde, « La forme de l’eau » est une complète réussite. Del Toro nous emmène dans les années 1960, celles de la guerre froide. Il nous fait pénétrer dans un bunker militaire souterrain dans lequel s’expérimentent les armes de demain. Il nous fait rencontrer des personnages étranges.
Elisa Esposito (Sally Hawkins) est une jeune femme muette (mais pas sourde), qui travaille comme agent d’entretien dans le bunker. Elle est liée d’amitié avec Giles (Richard Jenkins), un dessinateur publicitaire raté qui vit dans un appartement incroyablement kitsch au-dessus d’un cinéma de quartier.
Dans le bunker, on amène, enchaîné, un humanoïde qui possède un double système respiratoire lui permettant de vivre dans l’eau et en surface. On projette de le disséquer pour tirer de sa physiologie des enseignements permettant de disposer à l’avenir de soldats-poissons. Les services secrets russes ont réussi à infiltrer dans le bunker-laboratoire un espion, le Docteur Hoffstetter (Michael Stuhlbarg). Le chef du bunker, le terrible Richard Strickland (Michael Shannon) entend ne pas lâcher sa proie.
Elisa s’éprend du monstre. Peu à peu, elle l’apprivoise, dialogue avec lui par gestes. Elle entreprend, avec l’aide de Zelda (Octavia Spencer), une collègue qui lui sert de protectrice, de le faire évader.
Pourquoi Elisa est-elle muette ? Que sont les cicatrices au bas de son cou ? Pourquoi tombe-t-elle follement amoureuse, physiquement, d’un être repoussant pour le commun des mortels ?
Tout est étrange dans ce film, porté par la bande sonore d’Alexandre Desplats et qui n’est pas sans évoquer « Le destin fabuleux d’Amélie Poulain ». Lorsqu’Elisa calfeutre la porte de la salle de bains de Giles pour y créer le milieu aquatique de son accouplement avec le « monstre », le spectateur sait que cette scène s’inscrit parmi celles qu’il ne pourra oublier.
Une mention spéciale pour Doug Jones, dont le rôle comme amphibien représentait un véritable exploit physique et dramatique.
Oui, mais un peu répugnant même si la caméra sait être discrète et quelques passages longuets