À Pasea, près de Saint-Sébastien, s’achève la construction d’une réplique du San Pedro, un navire baleinier qui fit naufrage en 1565 au large de Terre-neuve, à Red Bay (Canada).
Le site de Pasea San Pedro est superbe. Le port de pêche est situé au fond d’une sorte de fjord. Des promenades ont été aménagées sur les rives. On parcourt quelques centaines de mètres à pied sur la rive ouest avant d’atteindre Albaola Faktoria, un lieu ouvert au public consacré à la construction d’embarcations historiques, où la technologie maritime artisanale est ravivée et mise en valeur.
Une grande partie de l’espace de la Faktoria est occupée par le chantier du San Juan. Comme l’Hermione, celui-ci a vocation à prendre la mer. Des salles d’exposition s’intéressent aux techniques de construction du navire (la structure en chêne, les voiles, les cordages). On montre les routes de Pasea à Terre-Neuve (6 400km à l’aller en passant au large du Groenland, un peu moins au retour, par le sud). On explique l’avitaillement du bateau, en particulier en cidre (3 litres par homme d’équipage et par jour, l’eau étant plus corruptible que l’alcool).
On présente la maquette en grandeur nature d’une chaloupe à la proue de laquelle un harponneur visait sa proie. L’objectif de la chasse était, davantage que la viande séchée, l’huile. Plusieurs milliers de litres étaient stockés dans des tonneaux à fond de cale.
L’épave du San Juan a été découverte par des archéologues canadiens en 1978. Elle était dans état de conservation étonnamment bon. Une trentaine d’années de fouilles et d’étude ont permis de connaître en détail ce navire. Le site web d’Albaola indique : « une quille en hêtre de près de 15 mètres ; 200 chênes sélectionnés de forme spécifique pour la structure ; 20 sapins pour les mâts et les vergues ; 560 mètres carré de drap pour les voiles et 6 kilomètres de cordes de chanvre… composent cette embarcation singulière de 28 mètres de longueur, 7,5 de large et 30 de hauteur jusqu’au mât le plus haut. »
La visite d’Albaola est recommandable, tant par la valeur patrimoniale du San Juan que par la beauté du site du golfe de Pasea.