La nuit du 12

Dans « la nuit du 12 », Dominik Moll trace le portrait de deux flics fragilisés par une enquête sur un meurtre dont ils ne parviennent pas à identifier le coupable.

De retour chez elle à St Jean de Maurienne la nuit du 12 octobre 1996, la jeune Laura est aspergée d’essence par un homme qui y met le feu. Une équipe de la police judiciaire de Grenoble est saisie.

L’enquête est menée par le nouveau chef de l’équipe, Yohan (Bastien Bouillon), aidé par un vieux briscard, Marceau (Bouli Lanners). Yohan est célibataire. Le soir, il évacue son stress en pédalant sur un vélodrome : un symbole de ce qui l’attend dans l’enquête sur le meurtre de Laura, tourner en rond. Marceau vient d’être largué par sa compagne, enceinte d’un autre homme. « Chaque enquêteur tombe un jour sur un crime qui fait plus mal que les autres, que pour une raison mystérieuse, il se plante en lui comme une écharde, et que la plaie n’en finit pas de s’infecter », dit le réalisateur. Yohan et Marceau sont rongés de l’intérieur par l’affaire Laura.

De fil en aiguille, les enquêteurs identifient six suspects. Laura, qui semblait une fille sans histoire, multipliait les relations, parfois simultanées, avec une prédilection pour les « bad boys ». Plusieurs amants abandonnés auraient des raisons de se venger. L’un d’entre eux est un marginal dont la cabane est proche du lieu du crime. Un autre a écrit une chanson rap criant son envie de la cramer. Un autre encore est chroniquement violent.

L’amie intime de Laura, Nanie (Pauline Seyries), celle à qui elle a envoyé un dernier selfie vidéo quelques instants avant d’être tuée, est bouleversée par ce qu’elle découvre. Une autre femme sert de miroir féminin aux enquêteurs masculins : la juge d’instruction (Anouk Grinberg) qui, trois ans après le meurtre, convainc Yohan de rouvrir le dossier et de tendre un piège à l’agresseur.

« La nuit du 12 » plonge le spectateur dans le quotidien d’une brigade de police, sans cesse bridée par le manque de moyens et le strict respect des procédures. Le film est clairement féministe : Nadia (Mona Salem), nouvelle recrue dans l’équipe, remarque que ce sont des femmes qui sont assassinées mais que des hommes mènent l’enquête.

Bien que l’on sache, dès le début, que le cas « Laura » fera partie des crimes non élucidés, on se laisse captiver par l’enquête, en particulier lorsque les policiers recourent à une sourde pour déchiffrer les paroles sur les lèvres qu’un homme désespéré venu chanter sur la tombe de la jeune femme.

La nuit du 12 est un excellent film, en particulier par ce qu’il révèle du psychisme des personnages à l’action dans leur environnement professionnel.

Une réflexion sur « La nuit du 12 »

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