La prisonnière du désert

La chaîne C8 a récemment diffusé « la prisonnière du désert » (« The searchers » dans la version originale), western réalisé en 1956 par John Ford avec John Wayne dans le rôle principal, considéré comme l’un des meilleurs du genre.

En 1868, trois ans après la fin de la guerre de Sécession, Ethan Edwards (John Wayne), un combattant sudiste, s’invite après une longue absence dans la maison de son frère Aaron, dans la Monument Valley (Colorado). Lors d’un raid d’Indiens Comanche, la maison est incendiée et la famille décimée, à l’exception des deux filles, enlevées par les agresseurs.

Ethan a dès lors une obsession : la vengeance. Il entend retrouver Debbie (Natalie Wood), sa nièce âgée de 8 ans lors de son enlèvement. Son intention : la tuer puisque, devenue l’une des femmes du chef Comanche Éclair (Henry Brandon), elle est désormais irrémédiablement souillée.

Ethan est habité par une haine viscérale des « sauvages ». Dans sa recherche de la petite fille enlevée, au long de cinq longues années, il est accompagné par Martin Pawley (Jeffrey Hunter), fils adoptif de son frère, mais il  ne parvient pas à lui faire totalement confiance, car un peu de sang indien coule dans ses veines. Leurs buts sont différents : Ethan cherche à éliminer la Comanche que Debbie est devenue, Martin à réintégrer la petite fille devenue femme dans sa famille.

Certaines scènes du film sont inoubliables. L’arrivée d’Ethan, dans les premières séquences, est lourde de souvenirs refoulés et angoissants. Dans leur périple, Ethan et Martin rencontrent, dans un poste de police, des femmes blanches « libérées » de leurs ravisseurs Comanche, qui ont sombré dans la folie. Les paysages de la Monument Valley sont sublimes.

Quelque chose dans ce film m’a gêné. Non pas le racisme d’Ethan : le rôle du cinéma n’est pas de montrer des personnages vertueux. J’ai regretté de ne pas voir l’activité économique d’Aaron Edwards, frère d’Ethan et de sa famille. Ils sont censés être fermiers, mais leur maison est isolée et aucun corps de ferme, aucune étable ne l’entourent. De quoi vivent-ils ? Quel est la nature du conflit d’intérêt qui les oppose, à mort, à la tribu Comanche ?

La maison d’Aaron comme le camp Comanche semblent un décor de cinéma. « La prisonnière du désert » apparaît dès lors comme l’un des derniers westerns « idéologiques » : c’est l’idée de la conquête de l’ouest qui s’oppose à la menace des sauvages. Il reste que, le film reste un chef d’œuvre de l’art cinématographique.

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