La Réunion, Ile de nuages

 

Nuages sur le Piton des Neiges, vus de la forêt de Bébourg. Photo « transhumances »

 

Les nuages accompagnent chaque instant de la vie des Réunionnais.

 Le travail des météorologues à La Réunion est difficile. Ils peuvent certes dire si, globalement, l’île se situe dans une zone dépressionnaire ou anticyclonique. Mais les reliefs sont si extrêmes que chaque rivage, chaque sommet, chaque ravine a son propre climat, et ce climat est susceptible de changer d’heure en heure. La pluie et le beau temps sont imprévisibles. On accepte le grand soleil comme l’averse soudaine avec le sourire. Gentillesse et fatalisme sont des traits de l’identité créole.

 Les nuages sont aux commandes de l’activité touristique, conditionnent la production agricole, empêchent ou permettent la rotation des hélicoptères. Ici ils collent aux sommets jusqu’à lécher d’averses le flanc des montagnes ; là ils sont momentanément absents et laissent le soleil mordre les reliefs.

 Les nuages ont la fluidité des purs esprits. Ils se rassemblent en une masse compacte, se dilatent, se lacèrent, dégringolent les pentes et soudain s’évaporent. Vus du fond des cirques, ils semblent auréoler les sommets ; des cimes, leurs volumes s’apparentent à des chariots d’émigrants ; parfois, ils enveloppent le randonneur d’une brume bienfaisante, qui peut soudain se transformer en pluie dégoulinante.

 La teinte des nuages passe presque sans transition du gris opaque au blanc de coton, puis au rouge vif du soleil couchant. En les contemplant le soir à l’horizon de l’océan, on imagine des déserts, des villes et des forêts.

 Les nuages règlent la vie de La Réunion. Ils stimulent aussi son imagination et ouvrent à la rêverie.

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