L’Abbatiale Saint Pierre de Moissac, entre Montauban et Agen, présente des merveilles de l’art roman.
Le portail sud de l’Abbatiale présente un remarquable tympan, inspiré de la vision du retour du Christ selon l’Apocalypse de Saint Jean. Le christ en majesté est entouré des symboles des quatre évangélistes (l’homme de Matthieu, le taureau de Luc, le lion de Marc et l’aigle de Jean) et des vingt-quatre vieillards.
A gauche de l’entrée on admire une touchante bande dessinée sculptée représentant la parabole de Lazare et du mauvais riche : « Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme. Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est consolé, et toi, tu souffres. »
L’artiste a représenté la parabole de droite à gauche : à droite, le riche fait bombance. Au centre, Lazare meurt alors que des chiens lèchent ses plaies, et un ange emporte son âme au ciel ; Abraham porte l’âme de Lazare dans son sein. A gauche, un sage montre les écritures : Moïse et les prophètes vous ont avertis, n’attendez pas d’autres messagers !
Le cloître de l’Abbatiale comporte des dizaines de chapiteaux élaborés autour de l’an 1100. Il s’agit d’une véritable Bible illustrée, où se côtoient des scènes de l’Ancien Testament (Caïn et Abel, Daniel dans la fosse aux lions…), du Nouveau Testament (de nouveau Lazare et le mauvais riche) et de la vie des Saints (Etienne, Martin, Benoît…).
On reste stupéfait de la richesse de l’imaginaire collectif qui s’exprime dans ces œuvres d’art et touché par la beauté de ces représentations.
One comment
Durand
15 octobre 2019 at 12h20
Pour la revue du Prado, Quelqu’un parmi nous, trimestriel papier, je souhaite mettre la photo de Moissac, le sein d’Abraham.
Me le permettez-vous ? Pour me connaître, voir mon site.