« L’amant d’un jour », film de Philippe Garrel, a suscité des critiques contrastées.
Gilles (Éric Caravaca) est professeur de philosophie à l’Université. Il s’est laissé séduire par l’une de ses étudiantes, Ariane (Louise Chevillotte), qui a emménagé chez lui, dans son appartement étriqué du dix-neuvième arrondissement de Paris.Sa fille Jeanne (Esther Garrel) débarque chez lui effondrée après avoir été mise à la rue par son financé. Elle découvre que son père vit avec une femme qui a le même âge qu’elle.
La cohabitation s’installe entre trois êtres qui développent chacun une stratégie propre. Gilles, la cinquantaine, aimerait qu’Ariane soit la femme aux côtés de qui il vieillira, sans que cela exclue des aventures amoureuses passagères. Ariane aime Gilles mais entend conserver sa liberté sexuelle. Jeanne, quant à elle, ne supporte pas la vie sans ce Mattéo qui l’a répudiée.
Plusieurs critiques, en particulier celui du journal Le Monde, encensent ce film tourné en noir et blanc, souvent en plans serrés. Ils u voient une mise en scène brillante et subtile des élans et des désespoirs amoureux.
J’ai été, pour ma part, profondément déçu. Comme dans beaucoup de films de la Nouvelle Vague, les protagonistes n’ont pas de réelle existence sociale ou professionnelle. La détresse de Jeanne m’a semblée surjouée par Esther Garrel. Le lieu de deux scènes de sexe, les toilettes hommes de l’Université, n’incite guère au romantisme.
La musique de Jean-Louis Aubert, dont une chanson est écrite sur des paroles de Michel Houellebecq, ne suffit pas à sauver ce film. Ce qui en restera de positif, c’est la révélation de Louise Chevillotte, qui réussit à donner à son personnage profondeur et crédibilité.