Arte TV a récemment diffusé « l’aventure de Mme Muir », film de Joseph L. Mankiewicz (1947).
Lucy Muir (Gene Tierney) vient de perdre son mari. Plutôt que de rester sous l’emprise de sa belle-mère et de sa belle-sœur à Londres, elle décide d’aller vivre en Cornouaille avec Anna, sa petite fille de huit ans, et Martha, son employée de maison.
L’agent immobilier a de bonnes raisons pour ne pas lui faire visiter la Villa Les Goélands, une belle maison sur une falaise au bord de la mer. Elle est hantée. Les précédents locataires n’ont pas résisté une nuit. Mais Lucy a le goût de l’aventure. Et en effet, pendant la nuit, apparaît le spectre du précédent propriétaire, le Capitaine Gregg (Rex Harrison) qui a péri en mer quelques années plus tôt.
Lucy n’est pas effrayée par cette rencontre. Au contraire, elle apporte du piment à sa vie. Et aussi les finances qui lui ont cruellement défaut : Daniel Gregg lui dicte ses mémoires, qu’elle portera sous son nom à un éditeur londonien. Le livre est un succès, et permet à Lucy d’acheter la maison.
À la maison d’édition, elle fait la rencontre d’un auteur de livres pour enfants, Miles Fanley (George Sanders) qui, courtoisement, lui cède le rendez-vous qu’il avait avec le redoutable éditeur. Non moins courtoisement, il lui fait la cour et la poursuit de ses assiduités jusqu’en Cornouaille.
Par amour pour Lucy, le fantôme s’efface afin de la laisser vivre une relation avec un homme en chair et en os. Mais il s’avère que Fanley est marié, qu’il a des enfants et a déjà abusé d’autres jeunes femmes.
Lorsqu’au soir d’une vie paisible et solitaire Lucy décède, elle se transforme à son tour en pur esprit et rejoint son Capitaine dans un amour éternel.
« L’aventure de Mme Muir » est un film daté, en noir et blanc, avec un jeu d’acteurs un peu emphatique qui détonnerait aujourd’hui. Mais trois quarts de siècle après sa première sortie en salles, il reste délicieusement poétique et touchant.