Dans « Le bonheur est pour demain », la réalisatrice Brigitte Sy parle d’un amour brûlant qui voudrait se dévorer ici et maintenant et que les circonstances renvoient à un avenir inaccessible.
Sophie (Laetitia Casta), mariée à José (Guillaume Verdier), un homme violent et jaloux, tombe éperdument amoureuse de Claude (Damien Bonnard), Leur rencontre est brève : Claude est impliqué dans un braquage qui tourne mal et est emprisonné pour meurtre.
Sophie se rapproche de Lucie (Béatrice Dalle), la mère de Claude. Lucie a elle-même un passé de délinquance et de prison. Elle est malade du sida. La douleur du fils et de l’amant absents crée entre elles un lien puissant.
Sophie obtient un droit de visite à la prison. Une fille, Lili, naîtra de l’amour au parloir. Florence (Sarah Le Picard), une amie, garde Rocco, né du mariage avec José, et Lili, lorsqu’elle se rend à la prison. Mais comment attendre trente ans – la peine infligée à Claude – quand on aime tellement ? Sophie convainc Claude de tenter une cavale.
Grâce à Wendy (Coralie Russier), qui a été compagne de José après leur séparation, elle fait entrer en prison révolver et explosifs. Wendy porte en effet des prothèses métalliques qui la dispensent du portique électronique. Claude parvient à s’évader au prix d’une prise d’otage. Sophie fera cinq ans de prison pour avoir organisé sa cavale.
Le bonheur, pour Sophie, Rocco, Lili et, bien sûr, Claude, sera pour demain. Et si, en vérité, il était déjà là ? Déjà là pour l’amour donné aux enfants, les enfants petits de Sophie, les enfants devenus hommes pour Lucie Déjà là pour les solidarités féminines, pour Florence, pour Wendy. Déjà là pour les preuves d’amour que ne cessent de se donner Sophie et Claude, jusqu’au pari insensé de la cavale. Le manque comme combustible de l’amour.
« Le bonheur est pour demain » est un excellent film, très bien noté par la critique et les spectateurs. Il est projeté dans peu de salles, à des horaires de faible fréquentation. C’est dommage.
