Evoquant les rumeurs sur le couple Sarkozy, Pierre Charon, conseiller du président, a stigmatisé « une sorte de complot organisé avec des mouvements financiers » et souhaité « que la peur change de camp ».
Sous la plume d’Arnaud Leparmentier, Le Monde relate cette affaire dans son édition du 9 avril. Je relève une phrase de son article. Ami de Charon, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux minimise le côté martial de ses déclarations : « la peur doit changer de camp ? C’est une expression que Charon utilise à tout bout de champ ».
La minimisation de la portée de ces propos ne rassure pas vraiment. Il semble qu’à tout bout de champ, le conseiller du président de la République s’emploie à ce que la peur change de camp. Il y a quelque chose d’inquiétant dans cette conception de la politique comme une lutte où il s’agirait d’ancrer la peur dans les entrailles des ennemis.
Il est temps sans doute de retrouver le sens du respect démocratique.
Illustration : la terreur d’Isaac par Le Caravage