Le fado de Cristina Branco

La chanteuse de fado Cristina Branco a donné le 15 mars dernier un concert à l’auditorium de l’Opéra de Bordeaux.

 Les soirées de fado comptent parmi les moments forts de la vie à Lisbonne. Dans un restaurant comme le Senhor Vinho, une chanteuse ou un chanteur, habituellement vêtus de noir, sont accompagnés par des musiciens jouant de la guitare portugaise – voisine du luth – et de la guitare sèche.

 Sur la scène de Bordeaux, Cristina Branco apparaît vêtue d’un pantalon et d’une tunique blancs – hommage peut-être à son patronyme qui signifie blanc – et d’une veste noire.

Une autre singularité est l’équipe de musiciens qui accompagne la chanteuse. Il y a certes une guitare portugaise, jouée par Bernardo Couto. L’instrument des deux autres musiciens relève plutôt du jazz : Luis Figueiredo au piano et Bernardo Moreira à la contrebasse. Les trois hommes sont des virtuoses. Le morceau qu’ils exécutent seuls, sans Cristina Branco, soulève l’enthousiasme du public.

 La chanteuse interprète des fados traditionnels, empreints de la « saudade », la tristesse des femmes de marin qui voyaient partir leur homme pour des mois au risque d’y perdre la vie. La voix puissante de Cristina rappelle celle de la grande Amalia Rodrigues. Nombre de morceaux s’en éloignent pour rejoindre l’esthétique musicale d’autres pays. C’est Joan Baez que l’on croit par moments entendre, avec sa voix cristalline et la tonalité cosmopolite des chansons qu’elle interprète.

 On sort du concert de Cristina Branco bouleversé par ce chant qui monte du ventre d’une femme et rejoint l’universel.

Source : Senhor Vinho

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