Le Goncourt des détenus

La première édition du Goncourt des détenus, coorganisé par les ministères de la culture et de la justice avec le patronage de l’Académie Goncourt, s’est conclu le 15 décembre 2022. Le prix a été décerné à Sarah Jollien-Fardel pour son roman « Sa préférée ».

 Près de cinq cents personnes détenues dans 31 établissements pénitentiaires ont participé à ce « Goncourt », inspiré de celui des lycéens qui existe depuis 1987. Les bibliothèques des établissements concernés ont reçu en dotation des exemplaires des 15 romans sélectionnés pour le prix Goncourt 2022.

 Dans plusieurs établissements, des auteurs sont venus à la rencontre des détenus. Dans chaque établissement, les détenus choisissaient trois titres, qui étaient ensuite défendus à l’échelon régional. La délibération nationale associait des représentants des régions.

Dans l’émission « Le Book Club » sur France Culture, Philippe Claudel, ancien enseignant en prison et auteur du « Bruit des trousseaux » s’exprimait ainsi : « À chaque fois qu’on essaie de faire entrer le monde extérieur à l’intérieur de cette ville invisible qu’est la prison, c’est important : pour briser une forme de solitude, briser une forme d’effacement social, redonner confiance, réintroduire le vivant extérieur dans cet univers clos où le temps ne passe pas comme à l’extérieur. »

 Interrogé sur son expérience d’intervenant en prison, il déclarait : « Je ne serais pas le même homme si je n’étais pas intervenu en prison. J’essaie d’être beaucoup plus modeste vis-à-vis des autres, dans le sens de réserver vraiment mon jugement, de ne pas me hâter de juger l’autre mais d’essayer de l’approcher, de le comprendre et d’être éclairé par lui. » Une déclaration que les visiteurs de personnes sous main de justice pourraient reprendre mot à mot.

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