Dans « World’s Greatest Dad », Robin Williams trouve un rôle à sa mesure, désespéré mais humain.
Lance Clayton mène une vie marquée par l’échec. Plaqué par sa femme, menacé de perdre son emploi de professeur, auteur de livres dont aucun n’a été accepté par les éditeurs, il est surtout désemparé par son fils Kyle. En situation d’échec scolaire, chahuté et ridiculisé par ses condisciples, Kyle vit dans un isolement presque total (il n’a qu’un ami), dans l’obsession du sexe des femmes et les jeux sur ordinateur. Il hait son père.
Lorsque Kyle meurt accidentellement par étouffement à la suite d’un jeu vidéo qui a mal tourné, Lance maquille son décès en suicide. Il invente des lettres posthumes et attribue à Kyle un des livres qu’il avait écrits et qui était resté non publié. Peu à peu, Kyle devient le héros et une source d’inspiration pour les lycéens ; le proviseur lui-même reconnaît en lui un surdoué qu’il n’avait pas su comprendre. Lance fait la conquête d’une ravissante collègue en s’appuyant sur une lettre que Kyle aurait écrite pour vanter le couple qu’elle et son père adoré pourraient former.
Le sommet du film est un plateau de télévision où Lance est invité à livrer son témoignage bouleversant. Un technicien lui a conseillé, s’il pleure, de lever les yeux pour que la caméra puisse fixer les larmes. Le numéro d’acteur de Robin Williams, pris entre les larmes de désespoir pour son fils mort qu’il n’a jamais su comprendre et le rire pour la situation absurde dans laquelle il se trouve, est magnifique.
La bibliothèque du lycée va être dédiée à la glorieuse mémoire de Kyle Clayton. C’est le moment que choisit Lance pour retirer son masque.
Photo du film « World’s Greatest Dad ».