DestinsHistoirePolitiqueTélévision4 octobre 20240Léon Blum, une vie héroïque

Dans la série « face à l’histoire », France 5 a récemment diffusé « Léon Blum, une vie héroïque », documentaire en quatre épisodes de 45 minutes, réalisé par Florence Patarets.

La technique cinématographique est originale. Contrairement à l’habitude, les experts n’apparaissent pas à l’écran : leurs contributions sont dites en appui d’images d’archive. Parfois s’intercalent des dessins, qui fixent dans l’instant et dans la couleur des moments clé de la vie de l’homme d’état.

Le premier épisode s’intitule « la naissance d’un leader ». Il retrace la vie de Léon Blum de sa naissance le 9 avril 1872 à son ascension comme leader de la SFIO dans les années 1930. La note de présentation sur le site de France Télévisions indique que « l’apôtre du socialisme et le disciple de Jaurès fut d’abord un dandy parisien, juif, critique littéraire le plus remarqué de son temps, ami d’André Gide et de Marcel Proust, un esthète de la Belle Époque profondément marqué par l’Affaire Dreyfus. Une fois entré dans l’arène politique, au sortir de la Première Guerre mondiale, il fut haï autant qu’adoré. Adulé par les ouvriers, redouté par le patronat, insulté et menacé de mort par les antisémites tout au long de sa vie, »

Le second épisode est intitulé « face aux loups ». « Au début des années 1930, Léon Blum est attaqué et insulté comme jamais par l’extrême droite antisémite. Le leader socialiste manque même de mourir dans un lynchage sur le boulevard Saint-Germain à Paris, le 13 février 1936. Désigné chef du gouvernement du Front populaire après les élections législatives, trois mois plus tard, il s’attelle à transformer la société française en profondeur. » C’est le front populaire, les 40 heures et les congés payés. C’est aussi, pour la première fois, l’entrée de femmes au gouvernement. Mais les femmes n’obtiennent pas le droit de vote : on craint que, sous l’emprise de l’Église, elles votent à droite.

Le troisième épisode présente Blum comme un résistant. Le point culminant est le procès de Riom, en 1942, voulu par le Maréchal Pétain pour punir les responsables, selon lui, de la défaite : ceux (le Front populaire) qui auraient préféré amollir le peuple plutôt que de lui inculquer le sens de la discipline. Léon Blum parvient à démontrer que c’est la droite et l’État-Major qui avaient bloqué les crédits militaires que le front populaire avait prévu pour faire face à l’Allemagne nazie. Les Allemands imposeront l’interruption de ce procès catastrophique pour Vichy. Blum fut interné à Buchenwald et y survécut grâce à Jeanne, sa troisième épouse. « Rescapé de la Shoah mais refusant d’accabler la nation allemande, son parcours demeure un antidote aux violences, à la bêtise et aux faillites morales qui parfois s’emparent d’un peuple qui a peur. »

 

Enfin le dernier épisode a pour titre « le vieux sage ». « De retour en France, Léon Blum lutte pour la paix dans le monde, en œuvrant notamment à la création de l’UNESCO. Il effectue un long voyage aux Etats-Unis pour solliciter l’aide des Américains pour la reconstruction de l’Europe et signe, pour la France, les accords Blum-Byrnes. »

Citons deux phrases de Léon Blum. « Le socialisme est né de la conscience de l’égalité naturelle, alors que la société où nous vivons est tout entière fondée sur le privilège. » Et encore : « il y a quelque chose qui ne me manquera jamais, c’est la résolution, c’est le courage et c’est la fidélité. »

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