Les Bouches de Kotor, au Monténégro, sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO pour leurs paysages exceptionnels et leur patrimoine historique. La région est devenue un haut lieu du tourisme occidental.
Il s’agit d’une baie s’ouvrant sur l’Adriatique à peu près à la latitude de Rome. Elle est composée de quatre golfes entourés de montagnes atteignant 2 000 mètres d’altitude. En octobre, le temps est doux et la mer reste à bonne température. Les hôtels affichent complet grâce à l’afflux de retraités de toute l’Europe venus profiter d’une belle arrière-saison. Le nôtre reçoit principalement des Français, entre plage, aquagym, jeux-apéritif et excursions.
Les paysages sont sans cesse changeants, que l’on se déplace de quelques kilomètres ou que, allongé paresseusement sur un transat devant la mer, on contemple la lumière changeant d’heure en heure sur les montagnes. Plusieurs villes sont munies de fortifications construites sous la domination turque, vénitienne ou autrichienne.
L’une de ces villes est Herceg Novi, la première que l’on rencontre en pénétrant en bateau dans les Bouches de Kotor. Une promenade le long de la mer mène jusqu’à la ville voisine d’Igalo. Elle emprunte une ancienne voie de chemin de fer. Un charmant musée archéologique et historique, le musée Mirko Komnenovich, est installé dans une belle maison à proximité de la promenade, à la sortie d’Herceg Novi.
Perast est une jolie ville en bord de mer. Elle fut du temps des Vénitiens un port commercial et militaire important. Plusieurs palais, ainsi qu’un campanile élevé, attestent de cette période. La ville fait face à l’île du Rocher où l’on visite une jolie église orthodoxe. Lorsque débarque un bateau de promenade, des dizaines de touristes patientent pour pouvoir y pénétrer.
Kotor (Cattaro en italien) occupe un site exceptionnel. Entourée de murailles, adossée à une haute montagne, la ville est sillonnée de rues étroites. La cathédrale catholique Saint Triphon mérite la visite. Sur la place, nous dégustons une délicieuse bière brune Nickšićko. Les touristes envahissent les ruelles, déversés par des autocars ou débarqués de gigantesques navires de croisière. Comme à Dubrovnic, le tourisme de masse n’est pas une légende.
La ville de Tivat (Porto Monténégro) est un lieu de prédilection pour ceux qui aiment le luxe et peuvent se le permettre. Le soir, la promenade sur le port est un lieu animé, éclairé comme à Noël, avec de nombreux restaurants en terrasse.
Au sud de l’entrée des Bouches de Kotor, la ville de Bubva est devenue un haut lieu du tourisme de masse. La construction d’hôtels s’est tellement développée que la ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de son vieux quartier fortifié, risque de perdre cette distinction. Dans l’église catholique, une immense fresque moderne dans le chœur attire d’attention. Dans l’église orthodoxe, je suis frappé par un tableau représentant la Cène : la table du dernier repas de Jésus est circulaire, des couteaux y sont éparpillés.
Les Bouches du Kotor sont donc devenues un paradis pour les touristes où affluent, en demi-saison, des personnes du troisième âge venues chercher du repos, de la douceur et de la beauté. L’écriture en cyrillique, celle de ce pays orthodoxe, est presque absente de la région. Elle subsiste dans les avis de décès affichés sur des panneaux ou des murs.
Financées par le tourisme, les routes principales, comme celle qui joint par la montagne les villes côtières à la capitale Podgorica ou celle qui longe la baie, sont bien entretenues, leur revêtement et la signalisation au sol sont impeccables. Mais il faut s’habituer à une conduite qui rappelle celle qui se pratiquait en France du temps des DS19 et des 404. Voitures comme autocars négocient les virages sur l’aile, se livrent à une course de vitesse, pratiquent le dépassement acrobatique, à gauche comme à droite.
Visiter les Bouches de Kotor ne favorise pas la solitude, tant ce lieu est fréquenté. Mais l’émerveillement est garanti, à chaque instant. Et les amoureux des chats aimeront ce pays où les matous se prélassent sur les fauteuils des cafés et quémandent sans crainte les caresses du passant.