« Les Cowboys », premier film du scénariste Thomas Bidegain, décrit sur près de trente ans les tribulations d’une famille dont la fille est tombée dans les rets de l’Islam radical.
En 1994, dans l’Ain, une jeune fille disparait pendant un festival de musique folk country dont son père, Alain (François Damiens) est l’un des animateurs. Un gouffre s’ouvre sous les pieds d’Alain, de sa femme et de leur jeune fils. Ils apprennent que Kelly (Iliane Zabeth) était amoureuse d’un garçon, Ahmed, et que celui-ci avait versé dans l’Islam traditionnaliste.
Alain n’est plus qu’une boule de chagrin, de révolte et de violence. De Turquie aux Pays-Bas, du Yémen au Danemark, il ne cesse de suivre une à une les pistes que des intermédiaires vénaux ne cessent de lui indiquer. Deux fois, il est sur le point de mettre la main sur Kelly, qui a changé d’identité et est devenue mère de famille musulmane. Mais s’il la retrouve, que pourra-t-il lui dire ? Comment la ramènerait-il à la maison ? Par la persuasion ? Et si elle refuse, par la force ?
Devenu adulte, le fils d’Alain, celui qu’il appelle « Kid » (Finnegan Oldfield), devient son associé dans son interminable poursuite. Lorsque lassé par cette guerre aux moulins à vent, il refuse d’accompagner son père et que ce dernier meurt dans un accident de voiture dans cette ultime escapade, c’est à Kid de relever le flambeau. « Mon père, lui au moins il savait ce qu’il cherchait », dit-il.
Dans sa quête de Kelly, Kid s’enrôle dans une ONG au Pakistan, à la frontière de l’Afghanistan. Ce ne sont pas seulement des distances qu’il parcourt, c’est aussi un long chemin mental et psychologique. L’islam n’a plus le visage des ravisseurs que son père haïssait de toutes ses forces, mais celui de la jeune femme qu’il a sauvé de l’exécution au Pakistan et qui deviendra la mère de ses enfants. Si, un jour, il parvient à se trouver face à face à sa sœur disparue, son regard sera différent.
« Les Cowboys » est un film fort. Dans le temps, il couvre la période qui commence dans les années 1990, avec la première vague d’islamisation de jeunes français, jusque 2011 en passant par les attentats de New York (2001) et de Londres (2005). Dans l’espace, il nous entraîne d’une une paisible vallée dans l’Ain jusqu’aux montagnes du Pakistan. Il évoque le problème tragiquement actuel de la radicalisation religieuse et suggère que la force brutale n’est pas une solution.
Il y a beaucoup d’allusions au Western dans le film de Bidegain : le festival de musique country, la cavalcade dans les montagnes pakistanaises interrompue par des veilles nocturnes armées, et jusqu’à une sorte de calumet de la paix partagé avec des notables que l’on devine peu favorables à l’Occident.
La seconde partie est invraisemblable au point de disqualifier l’ensemble.
Et trop d’ellipses dans la première.