« Les miens », film réalisé par Roschdy Zem sur un scénario coécrit avec Maïwenn, raconte l’histoire d’une famille bouleversée par l’accident de santé d’un de ses membres.
Cette famille est d’origine marocaine, mais l’immigration n’est pas le sujet. Ils sont une fratrie de quatre garçons et une fille. Moussa (Sami Bouajila) est le plus gentil, celui autour duquel s’organisent les fêtes de famille, toujours prêt à rendre service. Ryad (Roschdy Zem) est celui qu’on admire, le présentateur télé à succès, dont on excuse l’indifférence parce qu’il est débordé de travail.
Samia (Meriem Serbah) est la personne dévouée à qui on fait appel quand quelque chose ne va pas. Les deux autres frères, Salah (Rachid Bouchareb) et Adil (Abel Jafri) sont effacés.
Moussa vit une séparation douloureuse avec sa femme. Il est directeur financier d’une entreprise et ne compte pas ses heures. L’accident, une grosse chute suivie d’une commotion cérébrale, peut être interprété comme un burn-out.
Cet homme si gentil se convertit en despote imposant sa volonté à son entourage. Lui qui contrôlait si bien son langage se met à dire sans filtre tout ce qui lui passe par la tête. Que cela blesse ses enfants, ses frères et sœurs, ses neveux et nièces ne le préoccupe nullement.
Les réunions de cette famille en apparence si unie deviennent des pugilats, dans lesquels le plus combatif est Ryad : « le monde est dur, c’est pour cela que je suis dur. » Son épouse Emma (Maïwenn) lui ouvre les yeux : comment, enfermé dans sa bulle égoïste, a-t-il pu à ce point ignorer ce que vivent ses proches ?
« Les miens » raconte la chute d’un homme gentil, et sa progressive remontée dont le déclic est la formalité d’un divorce par visioconférence, avec codes de validation numérique. Le plus intéressant dans le film est probablement la lente transhumance de Ryad des terres arides de l’égocentrisme vers d’autres pâturages.