Les Reines du Ring

Le premier long-métrage de Jean-Marc Rudnicki, les Reines du Ring, est une comédie réjouissante portée par des comédiennes formidables.

 Rose (Marilou Berry) sort de prison, où elle vient de passer cinq ans pendant que son fils Mickaël était placé dans une famille d’accueil. Elle n’a qu’un objectif : renouer avec lui. Or il se trouve qu’il est passionné par le catch.

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 Rose trouve du travail dans un supermarché dirigé par Mme Pédrono (Isabelle Nanty), qui se vante d’employer des handicapés physiques et mentaux et, pourquoi pas, des taulards. Elle convainc trois de ses collègues caissières de former une équipe de catch : Colette (Nathalie Baye), confrontée à l’infidélité de son mari ; Jessica (Audrey Fleurot), une extravertie qui s’est entichée d’un médecin noir ; Viviane (Corinne Masiero), qui souffre de l’image négative de sa profession, bouchère. Le quatuor persuade Richard (André Dussollier), un coach à la retraite, de les entraîner en vue d’un combat au Zénith de Lille contre des catcheuses professionnelles mexicaines.

 Le filme est une sorte de réplique du Full Monty britannique, à la sauce féminine et française : un groupe de paumé(e)s s’arcboute sur un projet insensé et même ridicule ; en chemin, le (la) leader est sur le point d’abandonner ; mais finalement le miracle se produit. Ils (elles) ne savaient pas que c’était impossible, c’est pourquoi ils l’ont fait.

 L’histoire est invraisemblable, mais elle n’a pas besoin de l’être. Tout au long du film, on est bousculé par l’énergie des actrices, Marilou Berri blessée par la vie mais que le désir de renouer avec sa maternité perdue transforme en bulldozer ; l’extraordinaire Corinne Masiero, que j’avais admirée dans Louise Widmer ; Nathalie Baye, touchante dans sa fragilité ; et Audrey Fleurot, jouant avec délectation la nymphomane délirante. On les sent totalement engagées ; il faut dire qu’elles ont subi un entraînement intensif au catch à raison de 10 heures par jour pendant trois mois et qu’elles sont rarement doublées. Ajoutons qu’André Dussollier, que nous avions vu au théâtre il y a quelques années dans un one-man-show consacré au sport, est un entraîneur convainquant.

 « Les Reines du Ring » ne restera pas comme un film d’anthologie. Mais il fait passer un bon moment, une soirée d’été.

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