Alors que l’on célèbre le centenaire de la bataille de Verdun, une stèle érigée sur la rive droite de la Garonne à Bordeaux a attiré mon attention. Elle honore la mémoire de Jean de la Ville de Mirmont, mort pour la France sur le Chemin des Dames le 28 ou le 29 novembre 1914 alors qu’il allait fêter ses 28 ans.
Né à Bordeaux dans une grande famille protestante, ami de François Mauriac, il publia de son vivant un roman, « les dimanches de Jean Dézert ». Ce n’est qu’après sa mort que l’on publia un recueil de poèmes, « l’horizon chimérique », qui a été mis en musique par Gabriel Fauré puis plus récemment Julien Clerc.
Je propose ici le quatrième poème de « l’horizon chimérique ».
Le ciel incandescent d’un million d’étoiles
Palpite sur mon front d’enfant extasié.
Le feu glacé des nuits s’infuse dans les moelles
Et je me sens grandir comme un divin brasier.
Les parfums de juillet brûlent dans le silence
D’une trop vaste et trop puissante volupté.
Vers l’azur ébloui, comme un oiseau, s’élance,
En des battements fous, mon cœur ivre d’été.
Que m’importe, à présent, que la terre soit ronde
Et que l’homme y demeure à jamais sans espoir ?
Oui, j’ai compris pourquoi l’on a créé le monde :
C’était pour mon plaisir exubérant d’un soir !