Le Rassemblement National a choisi comme slogan de campagne pour l’élection présidentielle « libertés chéries ». En Allemagne, titre Le Monde : « l’extrême droite fait désormais campagne sur les « libertés » plutôt que sur l’émigration ».
Le choix de placer « les libertés » au centre des programmes et des discours électoraux s’inscrit dans le contexte du mouvement des gilets-jaunes et contre le passe sanitaire en France, contre les confinements en Allemagne.
Thomas Wieder a interrogé pour Le Monde (23 septembre 2021) des militants du parti d’extrême droite allemand AfD à Görlitz, sur la frontière avec la Pologne : « voilà ce que nous leur disons, à tous ceux qui à Berlin veulent toujours tout réglementer : laissez-nous tranquilles ! »
Quelles sont les libertés que les extrêmes-droites entendent défendre ? Dans le contexte actuel, celle qui vient à l’esprit est la « liberté vaccinale », c’est-à-dire celle qui consiste à prendre le risque, en refusant la vaccination, d’être contaminé par le virus et de contaminer autrui, sachant que le coût d’une hospitalisation éventuelle serait pris en charge par la collectivité.
Une autre liberté, fréquemment évoquée, est celle d’utiliser l’automobile. On se souvient que l’augmentation de la taxe sur le gazole avait été le détonateur du mouvement des gilets-jaunes. Une mesure phare présentée aux médias par le Rassemblement National est la nationalisation des autoroutes, censée réduire le coût des péages. Un partisan de l’AfD souligne que « c’est le seul parti qui ne se laisse pas intimider par les Verts et l’hystérie sur le climat. »
Le périmètre des libertés prônées par l’extrême-droite est strictement limité aux bons citoyens nationaux. La nationalité française ne pourra s’acquérir que par le mérite. On réduira l’immigration légale. On expulsera automatiquement les délinquants et criminels étrangers. On créera de nouvelles places de prison. On mettra en place une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre.
Bref, l’arrivée d’un gouvernement d’extrême droite s’accompagnerait de plus de police et plus de violence institutionnelle. Les nouvelles libertés : polluer, contaminer.