« Licorice Pizza », film de Paul Thomas Anderson, explore le thème d’un amour impossible, qui finalement devient possible.
Licorice pizza signifie pizza à la réglisse. Un plat improbable, comme est improbable la relation entre Gary Valentine (Cooper Hoffman), un lycéen de 15 ans, et Alana Kane (Alana Haim), de dix ans son aînée, l’assistante du photographe venu prendre les photos de classe.
Gary tombe immédiatement amoureux d’Alana et décide qu’elle sera la femme de sa vie. Mais la différence d’âge n’est pas le seul obstacle. Gary est entreprenant et extraverti. Alana vit dans son cocon familial et est dénuée d’ambition.
Gary est un fonceur. Il a le sens des affaires. Il crée une entreprise pour la commercialisation de matelas gonflés d’eau. Il embauche Alana. Une scène mémorable du film le voit coacher son employée pour qu’elle soit plus sexy dans ses appels de prospection téléphonique : celle-ci va au-delà des consignes reçues, au grand dam de son patron et prétendant.
Peu à peu, sous l’impulsion de Gary, en Alana se révèle une forte personnalité. Elle tient tête à son père. Elle obtient un rôle de comédienne, et se confronte à deux fortes têtes jouées par Sean Penn et Bradley Cooper. Elle devient le bras droit d’un politicien en campagne électorale. Elle se révèle capable de conduire en marche arrière un camion en panne d’essence.
Au début du film, un adolescent sûr de lui faisait face à une adulte encore dans son enfance. Maintenant, Cooper est désespérément en manque de la femme de sa vie, qui a éclos de sa chrysalide.
Cette pizza à la réglisse nous est servie dans le Los Angeles des années soixante-dix, dans une Amérique où les excentriques avaient leur place mais pas les homosexuels, où même un adolescent pouvait devenir chef d’entreprise. Un film dépaysant.