L’Odyssée, le film

« L’Odyssée », film de Jérôme Salle, raconte la vie de Jacques-Yves Cousteau, le « Commandant Cousteau » qui fut jusqu’à sa mort en 1997 l’un des personnages préférés des Français.

En 1949, Jacques-Yves Cousteau (Lambert Wilson) a tout pour être heureux. Il a quarante ans, une carrière d’officier de marine derrière lui, une ravissante épouse qui l’adore (Audrey Tautou), et deux petits garçons en vénération devant leur père : Jean-Michel, onze ans, et Philippe, neuf ans. Il possède une magnifique villa au bord de la Méditerranée.

Il s’est découvert une passion : la plongée sous-marine. Il décide de tourner le dos à la seconde moitié de vie facile que le destin semble lui promettre. Encouragé par Simone, son épouse, il achète un vieux rafiot, la Calypso, démissionne de la marine et se lance dans une carrière d’entrepreneur sur un créneau inexploré à l’époque : l’exploitation des fonds marins.

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Le film nous montre donc Cousteau comme un entrepreneur visionnaire. Ses premiers capitaux proviennent d’une entreprise pétrolière à la recherche de site off-shore. C’est ensuite le créneau du cinéma qu’il occupe, avec notamment « le monde du silence » qui obtint l’Oscar du meilleur documentaire en 1957. Plusieurs fois acculé à la faillite, accusé de mégalomanie, Cousteau trouve toujours l’énergie pour rebondir, pour trouver l’idée originale qui réamorcera la pompe à finances. Ainsi, dans les années 1970, il convainc ses producteurs américains d’investir dans des films sur les fonds marins de l’Antarctique, sous la banquise.

Le second personnage du film est Simone, épouse amoureuse, mère aimante, passionnée d’aventure. Trompée par son mari, elle se réfugie dans la Calypso dont elle fait son refuge, sa maison. Lorsque les créanciers pressent Cousteau de revendre son bateau, dont l’entretien coûte une fortune, il refuse : il sait ce qu’il doit à celle qui restera la femme de sa vie.

Enfin, le film est construit sur la relation passionnelle entre le père, Jacques-Yves, et le fils, Philippe. Philippe ne supporte pas l’égocentrisme forcené de son père et sa propension à écarter tout rival potentiel, fût-ce son fils, en le dévalorisant. Il n’admet pas son asservissement à l’argent. Il découvre la course à l’abîme de notre planète, qui se sert des océans comme d’une déchetterie. Il finira par convertir son père au combat écologique. Sa mort accidentelle en hydravion en 1979 sera pour Jacques-Yves Cousteau un drame personnel terrible.

Beaucoup de critiques n’ont pas aimé ce film, trop bien construit, trop solide, trop « bien comme il faut » à leur goût. Il est vrai que c’est du cinéma commercial, destiné à un très large public, qui utilise adroitement les ficelles de l’émotion. Mais il est bien joué, les images sont superbes, les personnages sont bien campés. Il vaut la peine d’être regardé.

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