Lubaina Himid au CAPC de Bordeaux

Le Centre d’Art Contemporain de Bordeaux (CAPC) expose jusqu’au 23 février une installation de l’artiste britannique Lubaina Himid : « Naming the money ».

Née à Zanzibar (Tanzanie) d’un père comorien et d’une mère anglaise, Lubaina Himid émigra avec sa mère à l’âge de 4 mois en 1854, suite au décès de son père.

Artiste, elle travaille à Preston, Lancashire, dans le nord de l’Angleterre. Elle s’attache à faire entendre la voix des artistes noirs, et en particulier des femmes noires, dans un marché de l’art où elles sont peu représentées.

« Révéler les cicatrices de la colonisation, dénoncer les stigmates de l’esclavage, donner nom et identité à ceux rassemblés sous la bannière « d’esclaves », voilà le théâtre mordant, grotesque, outrancier, loufoque, poétique, politique et agressif de Lubaina Himid, en somme, un théâtre de l’humain », lit-on dans le journal de l’exposition.

L’exposition « Naming the money » rassemble 100 figurines découpées sur du contreplaqué et peintes de couleurs vives. Elles représentent des esclaves offerts à des rois et à de princes au dix-septième et dix-huitième siècles, que l’on avait affectés à différents emplois : dresseurs de chiens, danseurs ou encore fabricants de jouets.

Ils n’étaient guère que marchandises échangées contre de l’argent. Himid leur attribue un nom africain, Walugaka, Unthlatu ou Ngoba : « naming the money », dénommer d’argent.

Cette exposition prend un relief particulier dans l’immense nef des entrepôts Lainé, construits en 1824, une dizaine d’années après l’abolition officielle de la traite négrière, pour stocker des denrées coloniales, café, sucre, cacao, coton, rhum, vin, morue, épices, etc.

 

 

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