Maps to the Stars

“Maps to the Star”, le dernier film de Daniel Cronenberg, dépeint Hollywood comme un univers incestueux où les individus se livrent sans retenue aux passions les plus sordides.

 Pendant la première demi-heure, le réalisateur met en place les éléments d’un puzzle. Une jeune femme, Agatha (Mia Wasikowska), débarque à Hollywood de Floride et demande au chauffeur d’emprunter l’itinéraire des villas de célébrités. Un psychiatre gourou, Stafford Weiss (John Cusak) incite ses patients à extérioriser la rage qui est en eux. Havana Segrand (Julianne Moore), une star sur le déclin, est parmi ses clients. La femme de Stafford, Christina (Olivia Williams) prépare avec son fils Benjie (Evan Bird), acteur adolescent déjà millionnaire, une réunion avec les producteurs d’une série télévisée.

Agatha dans la lumière des stars
Agatha dans la lumière des stars

Les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu. Agatha est fille de Stafford et Christina et sœur de Benjie. Il y a sept ans, elle a mis le feu à la maison familiale après s’être mariée symboliquement avec son frère. Grièvement brûlée, elle a été internée et soignée en Floride. Elle est détentrice d’une terrible vérité sur ses parents Stafford et Christina. Elle vient régler ses comptes, et parachever le projet de mort avorté autrefois.

 Le film de Cronenberg est hanté par des fantômes qui harcèlent les vivants. Ceux-ci sont vidés de leur humanité par un système qui ne connait que l’argent et la célébrité. Agatha souffre le martyre pour avoir été supplantée par une autre dans le rôle qu’elle convoitait. Lorsqu’elle apprend que le petit garçon de sa rivale s’est noyé dans sa piscine, elle ne peut contenir sa joie. Elle ne supporte pas la relation d’Agatha avec le joli conducteur de limousine (Robert Patinson) : elle se fait baiser par lui sous les yeux de la jeune femme.

Julianne Moore a reçu pour ce rôle le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes cette année. D’autres acteurs auraient pu être primés : John Cusak pour son rôle de gourou ténébreux, prêt à tout pour que le scandale familial ne salisse pas sa carrière ; Mia Wasikowska, aussi convaincante lorsqu’elle implore le pardon que résolue dans son projet de détruire la famille qui l’a rejetée ; Evan Bird, incarnant un gamin corrompu jusqu’à la moelle par l’argent et la drogue, démuni des principes éthiques les plus élémentaires.

A plusieurs reprises dans le film, Agatha récite le poème d’Eluard « j’écris ton nom, liberté ». A Hollywood, liberté rime avec célébrité.

Stafford, le gourou ténébreux
Stafford, le gourou ténébreux

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