Mariage à l’italienne

Arte TV a récemment diffusé « Mariage à l’italienne », film de Vittorio De Sica (1964), avec Sofia Loren et Marcello Mastroianni dans les rôles principaux.

 Ce sont en réalité deux mariages que raconte le film, tous deux « à l’italienne », avec des protagonistes jouant leur rôle dans la tradition de la Commedia dell’Arte. Après 22 ans comme amante et servante du riche Domenico Soriano (Marcello Mastroianni), Filumena Marturano (Sofia Loren) lui tend un piège pour se faire épouser.

 Filumena est malade et n’en a plus que pour quelques heures à vivre. Le prêtre convainc Domenico d’accéder à son ultime désir : être épousée par lui. Le mariage prononcé, elle se dresse de son lit ressuscitée, fière du succès de sa machination.

Tout oppose les « époux ». Domenico est riche, volage, égoïste. Il a connu Filumena comme prostituée dans un bordel qu’il fréquentait et l’a ramenée chez lui comme objet sexuel et pour s’occuper de sa mère grabataire. Filumena est née dans la misère et ne sait pratiquement ni lire ni écrire. Elle est adorée par la gouvernante de la maison, Rosaria (Tecla Scarano) et par l’homme à tout faire, Alfredo (Aldo Puglisi), qui rêve de faire sa vie avec elle. On découvre dans le film qu’elle porte un secret : trois enfants, sur le bien-être desquels elle veille en secret de Domenico.

 Domenico parvient à faire annuler le mariage consenti sur son prétendu lit de mort. Filumena lui livre alors un secret : elle a trois enfants, et l’un d’eux est de lui. L’homme remue terre et ciel pour savoir lequel et en faire son unique héritier. Peine perdue. Mais le conflit rallume la flamme. Deuxième mariage, auquel assistent les trois enfants, qui tous revendiquent Domenico comme leur père.

 Dans « Mariage à l’italienne », l’homme joué par Mastroianni est un prétentieux rendu risible par son genre et sa fortune ; la femme, jouée pas Sofia Loren, est fragile mais ne se laisse pas accabler par le destin, jouant avec un certain cynisme de la stupidité de l’homme qui l’a assujettie, mais ne peut s’empêcher de l’aimer.

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