Mélodie en sous-sol

En hommage à Alain Delon, disparu le 18 août 2024, Arte TV a diffusé « Mélodie en sous-sol », film réalisé par Henri Verneuil en 1963 sur des dialogues de Michel Audiard. Delon y partageait l’affiche avec Jean Gabin.

Libéré après cinq ans de prison, Charles (Jean Gabin) peine à retrouver sa maison dans un Sarcelles en proie à la folie des grands ensembles. Sa femme tente de le convaincre de partir à la Côte d’Azur pour y tenir un petit commerce. Mais Charles voit grand.

En prison, il a côtoyé un truand, Mario (Henri Virlojeux), qui s’est procuré les plans du Casino Palm Beach à Cannes. C’est un milliard de francs qui sont quasiment à portée de mains si le casse du coffre-fort du Casino est mené avec rigueur. Mario, en fin de vie, n’accompagnera pas Charles dans son entreprise. Celui-ci choisit un autre ancien codétenu : Francis Verlot (Alain Delon).

Francis, âgé de 27 ans, vit encore chez ses parents dans une frustration permanente. Il manque d’argent : le milliard miroité par Charles est irrésistible. Pour Charles, engager Francis comme compagnon d’équipée présente un autre avantage : son beau-frère Louis (Maurice Biraud) est l’honnêteté personnifiée, il passera sous le radar de la police.

Charles et Francis s’installent à Cannes pour préparer le coup. Francis est chargé de se faire admettre comme un familier du Palm Beach. Il y parvient en séduisant une danseuse et au moyen de généreux pourboires. Le jour J, il parviendra au prix de mille dangers et acrobaties, à se glisser sur le toit de la cabine d’ascenseur qui mène droit à la salle du coffre ou le directeur, M. Grimp (Luis de Villalonga) et ses comptables viennent placer la recette du jour. Armé d’une mitraillette, il se fait remettre les liasses de billet et ouvrir la porte pour que Charles puisse les placer dans deux sacs et s’enfuir.

Le braquage est un total succès. Mais Francis est au premier plan d’une photo en première page du quotidien régional le lendemain matin. Il est connu des services de police. Henri Verneuil illustre son désespoir sans fond par une image : les sacs précipités dans la piscine  du Palm Beach, les billets remontant à la surface sous les yeux ébahis du propriétaire du Casino, des policiers et des journalistes.

Vieux de six décennies, « Mélodie en sous-sol » n’a pas vieilli. Le scénario d’Albert Simonin et les dialogues de Michel Audiard sont efficaces. Et le couple Gabin (le vieux diabolique manipulateur) / Delon (la jeune crapule qui n’a peur de rien) fonctionne à merveille.

Un commentateur entendu à la radio disait que la voix d’Alain Delon était peu reconnaissable, à la différence de celles de Gabin, Belmondo ou Depardieu. En revanche, il prenait admirablement la lumière et aurait fait, aussi, une star du cinéma muet. Dans les sous-sols du Casino de Cannes, il apparaît en pleine lumière.

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