Memory box

Dans « Memory Box », Khalil Joreige et Joana Hadjithomas évoquent la difficile mémoire de la guerre civile au Liban (1975 – 1990) pour ceux qui l’ont vécue et pour leurs descendants.

Le jour de Noël, en pleine tempête de neige à Montréal arrive un colis de Beyrouth. Il est adressé à Maia (Rim Turki). Il contient des cahiers, des lettres, des photos, des cassettes audios, un appareil photo. Il a été envoyé par les parents de Lisa, la meilleure amie de Maia, qui vient de décéder.

Ces souvenirs datent des années 1980. La famille de Lisa avait émigré en France pour fuir la guerre civile. Maia et Lisa s’étaient promis de s’écrire chaque jour. Bouleversée, Maia interdit à sa fille de consulter ces documents. Naturellement, l’adolescente passe outre. Sa mère ne lui a jamais parlé de cette période de sa vie qu’elle a voulu sceller sous une chape de plomb lorsqu’avec sa propre mère Téta (Clémence Sabbagh) elle émigra au Québec en 1988.

 

Qui était Raja, son amour passionné d’adolescente ? Pourquoi cette relation s’interrompit elle brutalement ? Qui était son père, le grand-père d’Alex ? Quel rôle jouait-il dans son pays ? Dans quelles conditions sa mort survint-elle ? Comment la famille parvint-elle à survivre aux bombardements ?

« Tout est mensonge dans ta vie », hurle Alex à Maia. Il va bien falloir que celle-ci affronte son passé, trouve les mots pour le raconter. Il faudra ensemble, revenir à Beyrouth.

De 1982 à 1988, Joana Hadjithomas, restée à Beyrouth, a en effet entretenu avec une amie émigrée en France une longue correspondance. Khalil Joreige, devenu depuis son mari, prenait des milliers de photographies. « Memory box » utilise ce matériau pour construire une fiction, qui propose au spectateur des va-et-vient entre notre époque et celle de la guerre civile. Manal Issa interprète Maia adolescente, brûlante d’amour pour Raja (Hassan Hakil) et blackboulée par la violence.

« Transhumances » a plusieurs fois évoqué la guerre du Liban. Citons en particulier, « l’histoire de Zahra », roman de Hanan El-Cheikh (1980) et « Saint Georges regardait ailleurs » de Djabbour Douhaihy (2010)

 

 

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