Nous avons séjourné à Milan pour le Nouvel An, vingt ans après y avoir vécu et travaillé.
Milan est une métropole circulaire, dont le centre est occupé par la cathédrale, le Duomo.
Le concert du Nouvel An attire des dizaines de milliers de personnes. L’accès à la place est contrôlé par l’armée, les sacs sont fouillés. Les Milanais ont déjà participé à la fête de Saint Ambroise, le 7 décembre. Ils seront de nouveau dans la rue le jour de l’Epiphanie, pour le défilé des Rois Mages avec chameau et éléphant ; l’une des plus anciennes églises de la ville, St Eustorge, conserve les reliques de Gaspar, Melchior et Balthazar.
La foule nous dissuadera de visiter la Pinacothèque de Brera ; quant au Cénacle de Léonard de Vinci, il faut réserver des semaines à l’avance. Nous flânons dans les rues du centre-ville, d’église en église. Celles-ci sont impressionnantes par leurs dimensions. Plusieurs ont été bâties dès le quatrième ou le cinquième siècle et constamment restructurées au fil des siècles : St Ambroise, St Eustorge, St Laurent, St Simplicien. D’autres datent de la Renaissance, de style classique avec une immense coupole, en particulier Sta Maria delle Grazie. Une mention particulière pour le couvent San Maurizio, dont les murs sont couverts de fresques ; et pour la toute petite église San Satiro, qu’un trompe-l’œil de Bramante dote d’une profondeur toute virtuelle.
Le centre de Milan n’a pas changé depuis vingt ans. Y circulent encore ces trams modèle 1928, bruyants, brinquebalants et inaccessibles aux handicapés, mais furieusement élégants. C’est dans le quartier de la Fiera, l’ancienne foire internationale déplacée en banlieue, que s’affiche la modernité : trois tours futuristes, dont l’une encore en construction, un centre commercial à l’américaine, une ligne de métro nouvelle entièrement automatique.
L’Arc de la Paix, qui ferme le Parco Sempione à l’opposé du Château Sforza, sert d’écran à la projection d’un message de vœux et de publicités pour des automobiles : l’économie sur les épaules de l’histoire !
Nous retrouvons l’esprit de cette ville où nous avons habité et que nous aimons : derrière une apparente froideur, un profond sens de la beauté et de la séduction.