Près du château baroque de Charlottenburg, un quartier de Berlin, se trouve un extraordinaire musée consacré aux mondes surréels : la Collection Scharf Gerstenberg.
Ce musée, une maison bourgeoise articulée autour d’un escalier central à colimaçon agrandi par une aile moderne de verre et de béton, fait face à une autre extraordinaire collection, consacrée à la peinture et à la sculpture du vingtième siècle : la Collection Berggruen. Les surréalistes, Masson, Magritte, Ernst etc. ont naturellement leur place dans la collection Scharf Gerstenberg consacrée aux mondes irréels.
Mais la collection s’intéresse à des artistes qui, dès le 19ième siècle ont cherché à « regarder les yeux fermés », extériorisant dans leur peinture des mondes issus de leur inconscient, avec le minimum d’autocensure. Elle donne une part importante à Goya, directement par son œuvre et par l’hommage que lui rendit Odilon Redon.
La seconde salle est en grande partie, de manière inattendue, à Victor Hugo, et en particulier à son « esquisse d’une île ». Le musée nous offre un magnifique voyage dans l’imaginaire, de Giovanni Batista Pironesi à Salvador Dali et d’Henri Laurens à Joan Mirò. Les explications diffusées par l’audio guide sont d’un très haut niveau.
Illustration : Odilon Redon, hommage à Goya, 1895.