« Nevada », film de Laure de Clermont-Tonnerre, raconte le chemin de retour à la vie et à la société d’un homme détenu dans un centre pénitentiaire aux États-Unis.
Roman Coleman (Matthias Schoenaerts purge une longue peine dans un centre pénitentiaire au cœur du désert du Nevada. Emmuré dans le silence, il ne communique avec personne, sauf dans des éruptions de violence. Avec sa fille, qui le visite parfois, la communication est nulle.
Une psychologue convainc Roman de participer à un programme de médiation animale. Il s’agit de dresser un cheval sauvage, un mustang, qui sera ensuite vendu aux enchères pour financer la prison.
Le film commence par une cavalcade dans le désert. Des chevaux sauvages sont entraînés par un hélicoptère vers une vallée. Au fond, les attendent des grilles. Les voilà incarcérés. Ils vont devoir se mesurer à des humains. Et les détenus qui intègrent le programme de médiation animale vont devoir, de leur côté, se mesurer à des animaux dont les manières de se comporter et de communiquer ne correspondent pas à ce qu’ils ont connu.
Après un apprentissage difficile, rester seul dans un enclos avec un mustang hostile, l’amadouer, le monter, Roman se voit attribuer un mustang, Marquis. Peu à peu, Marquis reconnait en Roman son maître, mais il se rebiffe souvent. Un jour, alors que Roman s’effondre, découragé, son cheval vient poser son museau sur son épaule et sollicite des caresses.
Marquis et Roman sont des êtres blessés, amputés d’eux-mêmes par la détention. L’un et l’autre tentaient de s’en sortir par des ruades. Mais voici qu’au contact l’un de l’autre ils découvrent la tendresse. Peu à peu, Roman tourne la page d’un passé douloureux. Lorsque sa fille vient le visiter en prison, le personnage qu’il s’est construit s’effondre dans les larmes. Quelque chose de nouveau peut se construire.
Tout est remarquable dans le film de Laure Clermont-Tonnerre, actrice française devenue réalisatrice à Hollywood avec la complicité de Robert Redford, lui aussi fasciné par le monde carcéral et par les chevaux : le scénario, les images, le jeu des acteurs et en particulier celui de Matthias Schoenaerts, et aussi le contraste entre l’espace de la réclusion et les grands espaces du désert du Nevada.