Nicolas de Staël, lumières du nord, lumières du sud

Le Musée d’art moderne André Malraux du Havre (MuMa) présente jusqu’au 9 novembre une exposition intitulée : « Nicolas de Staël. Lumières du nord. Lumières du sud ».

 L’exposition a été réalisée à l’occasion du centenaire de la naissance de Nicolas de Staël, né à St Petersburg en 1914 et décédé à Antibes en 1955. Elle se concentre sur la période commencée en 1952, pendant laquelle l’artiste se consacre à la peinture de paysages à la frontière entre l’abstrait et le figuratif.

Agrigente, 1954
Agrigente, 1954

On reconnait souvent dans ces toiles la structure d’un paysage, que l’on « reconnait » sans pour autant qu’il s’agisse d’un travail de type photographique. Une section intéressante de l’exposition est une série de dessins où, au hasard de ses voyages dans le nord de la France, en Normandie, en Provence ou jusqu’en Sicile, Nicolas de Staël s’efforce de saisir le « squelette » d’un paysage : ici, ce seront des traits fermement dessinés ; là, le contour plus flou de nuées de points.

 Dans le tableau « Agrigente » de 1954, on ne « voit » pas immédiatement un site de ruines grecques. Pourtant, le jeu de la lumière dans un chaos de colonnes effondrées marque ce paysage, laissant au spectateur une forte empreinte visuelle.

 Les paysages du sud sont parfois baignés d’une lumière douce, presque bleu pastel ; ceux du nord, à Gravelines ou au Cap Gris Nez, peuvent frapper par l’intensité de leur vert. Nicolas de Staël était passionné par la lumière, et celle du nord n’était pour lui pas moins intrigante que celle du sud.

 « Nous nous approchons quelque fois plus près qu’il n’est permis, des vivants et des étoiles », disait René Char en parlant de son ami de Staël. « J’habite une douleur », disait celui-ci. Il parlait de sa peinture comme d’une violence, d’un jeu de forces fragile comme l’amour. Il y laissa sa peau en se suicidant à Antibes, à l’âge de quarante et un ans. Il nous a légué une œuvre magnifique, à laquelle donne accès la belle exposition du Havre.

 À noter que la collection permanente du musée, en grande partie due au collectionneur Olivier Senn, est riche. On y trouvera en particulier une série de toiles d’Eugène Boudin sur les ciels de Deauville et du Havre.

Antibes
Paysage d’Antibes

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