Le procès Goldman

Dans « Le procès Goldman », Cédric Kahn met en scène le procès en appel de Pierre Goldman, qui avait été condamné en première instance à la détention à perpétuité pour une série d’attaques à main armée perpétrées en 1969, dont l’une s’était terminée en bain de sang.

Lors de ce procès, qui se tient à Amiens à partir de novembre 1975 ; Goldman (Arieh Worthalter) reconnaît sa culpabilité dans tous les braquages qui lui sont imputés, sauf celui de la pharmacie de la rue Richard Lenoir. Il se reconnaît gangster, mais pas tueur. « Je suis innocent parce que je suis innocent », martelle-t-il. Le verdict ira dans son sens : il écopera de 12 ans de prison pour les braquages, mais sera acquitté de l’accusation de meurtre. Continuer la lecture de « Le procès Goldman »

Justice ou réparation ?

Dans son numéro n°507 de mars 2014, la Revue Esprit a consacré un passionnant dossier au thème « Justice ou réparation ? ». On assiste depuis quelques années à l’émergence d’une demande nouvelle à la Justice : qu’elle répare les dégâts subis par les victimes.

 Cette  demande s’adresse aux institutions pénales, sommées de prêter attention à la parole des victimes. Elle prend aussi la forme de procédures alternatives ou complémentaires à la justice formelle : la justice restaurative, qui cherche à créer les conditions d’un dialogue en vérité entre infracteurs et victimes dans la sphère de l’intime ; la  justice transactionnelle, qui met face à face bourreaux et victimes dans un contexte de crimes de masse (Afrique du Sud, Rwanda, Colombie…). Continuer la lecture de « Justice ou réparation ? »

Déserter

Dans son nouveau roman, « déserter », Mathias Énard partage son angoisse pour la guerre qui vient.

 Avec la chute du mur de Berlin et la fin de l’Union Soviétique, les Européens ont pu se croire préservés dans un perpétuel après-guerre. L’agression russe en Ukraine les aurait-elle basculés dans un « avant-guerre » ? Continuer la lecture de « Déserter »

Patient

Pour la cinquième fois de ma vie qui dépassera bientôt le seuil de trois quarts de siècle, je fais l’expérience de l’hôpital. À La suite d’une chute à vélo, c’est au CHU de Bordeaux que m’amènent les urgentistes du SAMU : réduction d’une fracture du fémur, pose d’un clou et de vis, lente remise sur pieds.

 Je suis d’abord frappé par la compétence et l’humanité du personnel soignant. Dans le véhicule du SAMU, les ambulanciers veillent à ce que je ne souffre pas et plaisantent : j’aime leur humour médical. À l’hôpital, les transferts du brancard au lit, du lit à la table de radio sont des moments délicats gérés avec la plus grande attention. Continuer la lecture de « Patient »