Para Interromper o Amor

Dans Para Interromper o Amor (« pour interrompre l’amour », Quetzal, 2010), Mónica Marques narre avec intensité la brève histoire d’amour de deux femmes.

 Née en 1970 à Lisbonne, Mónica Marques est journaliste. Elle vit à Rio de Janeiro. « Para interromper o amor » est son second roman.

 Son personnage, Numa est, comme elle-même, Portugaise expatriée au Brésil. Comme elle-même, elle est écrivaine. Depuis longtemps, elle flirte avec un écrivain portugais, João. Il lui fait rencontrer sa femme, Antónia. Numa et Antónia viennent d’horizons opposés, l’une fille d’un grand bourgeois exilé après la Révolution des Œillets, l’autre fille d’un dirigeant communiste. Elles tombent passionnément amoureuses l’une de l’autre.

 Comme l’indique l’auteure dans le premier chapitre, le livre n’a pas d’histoire : l’un des personnages, Antónia, « se met en grève » et disparait de la vie de Numa, la laissant au bord du précipice. Mais s’il n’a pas d’histoire, il est chargé d’érotisme, entre sexe, amour et littérature.

 « « Mais que fais-tu ici déjà toute nue ? J’ai passé la semaine à imaginer comment tu allais te déshabiller. » J’ai ri et je me suis mise au lit, à ton côté, avec mes vêtements sentant la cigarette. Tu as ri et tu t’es accrochée à mes épaules en me tirant vers toi. Nous sommes restées ainsi, sans rien dire, une minute ou deux à nous habituer à ces nouvelles manières, les personnes sont différentes couchées côte à côte, plus fragiles et vulnérables, choisissez le mot qui vous convienne le mieux. Nous avons allumé des bougies, nous avons mis de la musique, nous avons bu, nous avons fumé  et mangé des raisins – ensuite, le matin, un yaourt et des myrtilles, mais nous ne sommes pas encore arrivées là (…) Toi en face de moi, tout ton corps à découvrir, ta bouche, tes mains sur ma bouche et sur mon cou et sur mes bras, je me retourne et j’ai davantage envie, et tu me retournes et tu restes dans ma nuque et tu parles et tu me soulèves les cheveux et tu descends avec tes doigts par le cou, les épaules, les côtes et tu dis : -« Si jolie. Tu es belle. Ne permets jamais qu’on te dise le contraire. » »

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