Passe-muraille

Arte TV a récemment diffusé « Passe-muraille », un téléfilm de Dante Desarthe avec Denis Podalydès dans le rôle principal, d’après la nouvelle de Marcel Aymé (1941).

C’est dans le Paris d’aujourd’hui que se déroule l’action. Émile Dutilleul (Denis Podalydès) a 46 ans. Divorcé, il vit seul dans un petit appartement d’un petit immeuble de Montmartre. Il occupe un petit emploi de comptable au service sinistres d’une compagnie d’assurances. Ses costumes sont invariablement gris, couleur muraille.

Deux événements concomitants viennent perturber sa vie insignifiante. Le stock de gélules qu’il prend trois fois par jour depuis son enfance est épuisé. Il tombe sous le charme d’Ariane (Marie Dompnier), stagiaire au service sinistres. Émile découvre qu’il possède un don que les molécules inhibaient : il peut aisément franchir les murs les plus épais. L’homme gris comme les murs se transforme en super-héros. La nuit, il visite les musées, pénètre dans les camions blindés, s’introduit dans les salles fortes. Dans son minuscule appartement s’accumulent des trésors inestimables. Lorsqu’arrêté par des policiers lourdement armés, il se retrouve en prison, les murs sont impuissants à l’arrêter.

Ariane, fille de la balle, rêve d’ouvrir un cirque en Belgique. Elle aimerait que le passe-muraille devienne le clou de son spectacle. Émile quant à lui n’a qu’un désir : rejoindre sa bien-aimée en Belgique, oui, mais comme comptable du cirque. Il retrouve quelques gélules et, par amour, renonce au don de franchir les murs.

Denis Podalydès dit de ce film que « c’est surtout l’éloge poétique de l’insignifiance, un homme qui, à force de ne pas exister, finit par passer à travers les murs. »

Passe-muraille est l’un de ces films qui font du bien, qui abstraient du quotidien, ou plutôt le transfigurent. Le chef de service d’Émile (Scali Delpeyrat) pensait qu’être moyen ne suffisait plus dans l’entreprise, qu’il fallait être flamboyant. Il est victime d’un burnout. Émile vit heureux dans la grisaille, seulement animé intérieurement par l’amour d’une femme.

Hommage à passe-muraille, place Marcel-Aymé à Paris

 

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