La Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux présente jusqu’au 26 mars une exposition intitulée « la nature silencieuse, paysages d’Odilon Redon ».
Organisée en coopération avec le musée de Quimper, cette exposition marque le centième anniversaire du peintre, mort en 1916 à l’âge de 76 ans.
Certains visiteurs se disent déçus. Il est vrai que beaucoup d’œuvres sont des petits formats qui ne sautent pas à l’œil. Il faut prendre la peine de les observer, une par une, pour que la magie opère.
Le parti-pris de l’exposition est donc d’aborder l’œuvre de Redon à travers ses paysages. Il s’explique par le souci de rattacher le peintre à sa terre natale. Il a en effet grandi au domaine de Peyrelebade, près de Listrac Médoc, dans un paysage de lande plutôt austère propice à la rêverie. Une salle est consacrée au thème de l’arbre. L’arbre est profondément enraciné dans le terroir ; il s’élance vers le ciel ; son tronc, souvent noueux, torturé, est travaillé par les saisons.
L’une des toiles exposées montre Saint-Sébastien percé de flèches. Il n’est pas attaché à un poteau. Suspendu à une branche, il fait corps avec l’arbre. Sous ses pieds, un tapis de fleurs ; au-dessus de sa tête, des nuages aux formes étranges.
Chez Redon, la rêverie nait de l’observation attentive de la nature, grâce à l’amitié du botaniste bordelais Armand Clavaud. Les végétaux sont peints avec une très grande exactitude, mais c’est l’accumulation de leurs détails qui produit une impression d’irréel.
Redon était Bordelais, mais aussi parisien ou breton. C’était un grand voyageur. Fils d’une créole d’Amérique, beau-frère de Juliette Dodu, une créole de La Réunion, il est parfois décrit comme un artiste spirituellement apatride.
L’exposition de Bordeaux donne une bonne idée de ce peintre qui, tout en étant l’ami de nombreux peintres, poètes ou musiciens de son temps, suivit son propre chemin et annonce d’une certaine manière le surréalisme.
c »est l’Odilon de la fin qui s’est converti à la couleur pour notre bonheur.
Y avait-il des pastels?