Dans « Plus que jamais », Emily Atef met en scène un couple que bouleverse la perspective de la mort.
Hélène (Vicky Krieps) et Mathieu (Gaspard Ulliel, dont c’est le dernier rôle) forment un couple uni, entouré d’amis, heureux dans sa ville de Bordeaux. Heureux jusqu’à ce qu’une maladie pulmonaire incurable soit diagnostiquée chez Hélène.
Hélène tourne en rond chez elle, privée de son travail. Elle ne supporte pas le regard apitoyé des autres qui la voient déjà retranchée du monde des vivants. Mathieu s’accroche à un espoir : celle d’une greffe des deux poumons, qui peut certes échouer mais, si elle réussit, permettra à Hélène de vivre.
Hélène fréquente le blog d’un Norvégien qui se présente sous l’avatar de « Mister » (Bjorn Floberg). Survivant d’un cancer, il habite dans une petite maison dans un fjord en Norvège : grands espaces, montagne, vent, mer, forêts… tout ce qui manque à la Bordelaise confinée par la maladie.
Hélène convainc Mathieu de la laisser partir en voyage. Elle rejoint Bent, celui qui se cachait sous le pseudo « Mister ». À son contact, au contact de la nature sauvage, elle se convainc qu’elle ne peut accepter la greffe. Comme les animaux, elle se cachera pour mourir.
C’est inacceptable pour Mathieu. Il l’aime trop pour la laisser mourir. Ou bien, il aime trop le souvenir de sa vie heureuse avec elle pour se priver de sa présence. Amour extrême, ou égoïsme camouflé sous le masque de l’altruisme ?
« Plus que jamais » est un film magnifique porté par des acteurs formidables, avec une mention particulière pour Vicky Krieps qui interprète une femme profondément amoureuse prête à infliger à son mari la souffrance de la séparation pour conquérir une ultime liberté.