Postpositions

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Les postpositions sont le sel de la langue anglaise.

Tous les étudiants de la langue anglaise connaissent l’importance des postpositions, ces particules invariables qui se placent après un verbe et en changent le sens : « to look at someone », c’est regarder quelqu’un, « to look after someone », c’est le chercher.

En anglais, la créativité se niche souvent dans les postpositions. En associant un verbe avec une postposition dans une configuration unique, on réussit à exprimer en peu de mots une idée qui, en Français, requiert une longue explication. Voici un titre de The Guardian du 17 août : « woman suspected of killing husband is talked down from hill ». Le début de la phrase ne pose pas de difficulté en français : il s’agit d’une femme suspectée d’avoir tué son mari. Le reste est plus difficile : on lui a parlé (talk) de manière à ce qu’elle consente à descendre (down) d’une falaise (cliff) et renonce à se suicider en se jetant dans le vide.

L’efficacité de cette phrase est stupéfiante. Une anthologie des postpositions en dirait plus de la culture britannique que des traités de sociologie.

Un mot de la falaise en question : il s’agit de Beachy Head, à l’ouest d’Eastbourne sur la côte sud de l’Angleterre, dont le vertigineux aplomb attire les candidats au suicide de tout le pays. Les jours d’affluence, des aumôniers patrouillent pour les dissuader. En équipe avec la police, ils ont réussi à convaincre Sally Challen, 56 ans, de ne pas se jeter dans le vide dans le remords d’avoir tué son mari : « des agents de police et les aumôniers ont réussi à accompagner une femme de 56 ans du Surrey jusqu’en lieu sûr depuis le bord de la falaise de Beachy Head, après avoir parlé avec elle plus de trois heures dimanche après-midi », dit un communiqué de la police.

Photo « transhumances » : Beachy Head

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