Cinéma18 octobre 20240Quand vient l’automne

Dans « Quand vient l’automne », François Ozon dresse le portrait de deux femmes âgées dont les enfants devenus adultes, une fille pour l’une, un garçon pour l’autre, sont sources de frustration et d’inquiétude.

 Les deux femmes, Michelle (Hélène Vincent) et Marie-Claude (Josiane Balasko) sont amies de longue date. Elles vivent dans le même village de Bourgogne.

 « L’automne » se réfère à une période de leur vie : elles sont octogénaire et septuagénaire, conscientes que leur vie arrive à sa fin. Le film se déroule à la saison des feuilles mortes, des arbres rougeoyants, des châtaignes et des champignons.

Une poêlée de champignons cuisinée par Michelle se révèle toxique. Emmenée d’urgence à l’hôpital, sa fille Valérie (Ludivine Sanier) est empoisonnée. Elle est convaincue que sa mère a tenté de la tuer. Lucas, son petit garçon (Garlan Erlos), qui était venue chez sa grand-mère passer une semaine de vacances, reviendra à Paris, au désespoir de celle-ci.

 Vincent (Pierre Lottin), le fils de Marie-Claude, est libéré du centre de détention de Joux la Ville. Sa mère est anxieuse. Que va-t-il faire ? Ne court il pas le risque d’être de nouveau embarqué dans les réseaux qui l’ont entraîné dans la délinquance ?

 Michelle est brutalement confrontée à la maladie et à la mort de Marie-Claude, et aussi à la mort de Valérie, tombée du balcon de son appartement : accident ? suicide ? meurtre ? Michelle pourra-t-elle se reconstruire ? Son chemin passe par une prise de distance d’avec sa douleur et l’ouverture d’un avenir pour Lucas et aussi pour Vincent, devenu son fils d’adoption.

 J’ai aimé dans ce film l’attention portée au corps de femmes vieillies, à leurs souffrances et à leur volonté de vivre à tout prix, pour elles-mêmes et pour leur descendance. J’ai été sensible aux scènes dans lesquelles apparaît le fantôme de Valérie, peut-être sur le chemin d’une réconciliation avec sa mère. L’omniprésence de la nature constitue un autre point fort du film. « Le film commence et finit en automne, dans la forêt, souligne François Ozon. De manière métaphorique, Michèle se fond dans la nature, entourée de fougères, et revient à la terre, comme un champignon. C’est le cycle de la vie. »

 En revanche, je n’ai pas adhéré au scénario, trop brutal dans ses excès, trop imprégné de clichés : la pauvre femme divorcée, le stigmate éternellement porté par d’anciennes prostituées.

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