Raccrochez c’est une erreur

Arte TV a récemment diffusé « Raccrochez c’est une erreur », thriller d’Anatole Litvak (1948).

Hypocondriaque, Leona Stevenson (Barbara Stanwyck) est clouée au lit. Les domestiques ayant été libérés de leur service et son mari Henry (Burt Lancaster) tardant à rentrer, elle n’a pour se relier au monde que le téléphone sur sa table de nuit.

 Les communications passent par des opératrices. Leona écoute par erreur une conversation dans laquelle deux gangsters font le point de leurs préparatifs pour tuer une femme. Elle tente d’alerter la police, qui ne se déplacera pas pour les divagations d’une femme agitée.

Leona s’inquiète du retard de son mari. Elle appelle sa secrétaire, qui la met sur la piste d’une ancienne amante, puis d’un employé de laboratoire dont elle découvre qu’il était avec lui en relations d’affaires illicites.

 De flash-back en flash-back, on découvre que Leona, fille d’un richissime industriel pharmaceutique, n’aurait jamais dû épouser Henry. Celui-ci vient d’un milieu pauvre. Il ne supporte pas d’être dépendant de son épouse et de son beau-père, de devoir mendier son argent de poche, de n’exercer dans l’entreprise aucune responsabilité réelle. Il entend s’affranchir de cette tutelle et devenir riche lui-même.

 L’escroquerie montée avec l’employé de laboratoire tourne au fiasco. La mafia lui réclame le remboursement d’une dette énorme. Il ne peut pas payer sauf si… sauf qu’il est le bénéficiaire de l’assurance-décès de sa femme.

 Peu à peu, Leona se rend compte que la femme que les bandits projettent d’assassiner est elle-même, et que le commanditaire du crime n’est autre que son mari. L’heure projetée pour l’assassinat se rapproche, des ombres rodent.

 Le téléphone est le personnage central de ce roman noir : blanc à clavier sur la table de nuit de Leona, noir avec écouteur et micro dissociés dans les cabines publiques. On s’énerve sur les opératrices, les opératrices se trompent, les communications sont coupées par maladresse ou manque de jetons. C’est un téléphone à fil, et les serveurs de restaurant vont respectueusement demander à leurs clients de bien vouloir s’y déplacer pour répondre à un appel. C’est un téléphone que l’on raccroche lorsque l’opératrice a connecté un faux numéro.

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