Lors du décès du pape Jean-Paul II en 2005, des fidèles réclamèrent Place Saint-Pierre qu’il soit immédiatement reconnu comme saint : Santo subito !
Je trouve courageuse, et même héroïque, la prise de position du pape François sur les migrants le 22 septembre 2023 au mémorial dédié aux marins et aux migrants disparus en mer de Marseille. « Santo subito ! » aurais-je envie de clamer.
Et « transhumances » se doit de répercuter les paroles de Jorge Bergoglio, lui-même petit-fils de Piémontais émigrés en Argentine, et qui se définit comme « travailleur émigré à Rome ».
« Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros : non, ce sont des noms et des prénoms, ce sont des visages et des histoires, ce sont des vies brisées et des rêves anéantis. Je pense à tant de frères et sœurs noyés dans la peur, avec les espérances qu’ils portaient dans leur cœur (…)
« Trop de personnes, fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales, trouvent dans les flots de la Méditerranée le rejet définitif de leur quête d’un avenir meilleur. C’est ainsi que cette mer magnifique est devenue un immense cimetière où de nombreux frères et sœurs se trouvent même privés du droit à une tombe, et où seule est ensevelie la dignité humaine (…) Chers amis, nous sommes également à un carrefour : d’un côté la fraternité, qui féconde de bonté la communauté humaine ; de l’autre l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée. Nous sommes à un carrefour de civilisations. Ou bien la culture de l’humanité et de la fraternité, ou la culture de l’indifférence : que chacun s’arrange comme il le peut.
« Nous ne pouvons pas nous résigner à voir des êtres humains traités comme des monnaies d’échange, emprisonnés et torturés de manière atroce – nous savons que, bien souvent, lorsque nous les renvoyons, ils sont destinés à être torturés et emprisonnés – nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence. L’indifférence devient fanatique. Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation ! (…)
« Aux racines des trois monothéismes méditerranéens se trouve donc l’hospitalité, l’amour de l’étranger au nom de Dieu. Et cela est vital si, comme notre père Abraham, nous rêvons d’un avenir prospère. N’oublions pas le refrain de la Bible : « l’orphelin, la veuve et le migrant, l’étranger ». L’orphelin, la veuve et l’étranger : ce sont ceux que Dieu nous ordonne de protéger. »
De la « Méditerranée, Aux îles d’or ensoleillées . . . Au ciel enchanté » (Tino Rossi),
au commencement « (principe) de notre perte » ?
Via « notre dénatalité, notre attrait du confort, notre désir de sécurité, notre manque d’espérance » (Martin Steffens) ?
Merci Xavier pour ce beau texte que je partagerai ,si tu le permets, à mes amis avec qui nous « travaillons « pour défendre les Droits de l’homme et « luttons » contre la torture dans le Monde.
Merci Françoise, les partages sont bienvenus !